Champagne !

Je suppose que les fidèles de ce blog l’auront aisément remarqué, mais il est souvent question ici de vin ou de bière (quelle réputation !). Les articles référents étant, en leur temps, rédigés par mes camarades de jeu, je me suis trouvé face à cette question existentielle : Pourquoi pas moi ? Alors, j’ai décidé d’en rajouter une couche… Une coupe ! Ah flûte !

Je m’en vais donc vous parler du divin breuvage en répondant à des questions qui, j’en suis certain, vous hantent au point de ne plus dormir :

Pourquoi le champagne est-il indissociable de ses bulles ? En fait, lorsqu’on embouteille le champagne, c’est d’abord un vin « tranquille », dépourvu de bulles. Mais on lui ajoute du sucre et de la levure. En synthétisant le sucre, la levure produit du gaz carbonique (CO2), et voilà pourquoi, plop et pschitt !

Pourquoi parle-t-on souvent « d’assemblage » en ce qui concerne le champagne ? Ce vin, est en fait très souvent issu d’un assemblage de vins de différents cépages appartenant tout de même à la zone AOC « Champagne ». Le « mélange » est souvent réalisé à partir de vins d’années différentes, ce qui le prive de millésime (mais pas toujours, voir plus loin). Cependant, ce sont ces subtils mélanges qui délivrent un goût unique à chaque champagne.

Quelles différences entre doux, demi-sec, brut et extra-brut ? Le responsable, c’est le sucre. Un brut contient 15 grammes de sucre par litre. Un demi-sec entre 33 et 50 grammes. Au-delà de ces valeurs on parle de champagne « doux » généralement consommé avec les desserts. Si le taux de sucre est inférieur à 6 grammes par litre, on parle alors d’extra-brut, et allez savoir pourquoi, c’est le plus prisé ces derniers temps. Cela reflète-t-il l’humeur de notre  monde ?


Blanc de blancs et blanc de noirs, quésaco ? Le blanc de blancs est issu du cépage Chardonnay qui lui confère un goût frais et très subtil. En revanche, le blanc de noirs est à base de Pinot noir et/ou Pinot meunier, des cépages qui produisent des fruits noirs. Le vin se distingue alors par une force et un fruité prononcés. Alors doucement sur la chose, hein !

Le champagne rosé existe-t-il ? Affirmatif, messieurs-dames ! Il existe deux manières de le produire. Au choix, on laisse la peau des raisins noirs dans la cuve ce qui aura pour effet de colorer le breuvage, ou, on procède à un assemblage de vins rouges et blancs. C’est le seul vin pour lequel on autorise ce procédé, car le vin rosé « normal » ne doit jamais être le résultat d’un mélange (on vous le confirme ici).

Un champagne peut-il faire l’objet d’un millésime ? Oui ! Comme pour la plupart des vins blancs et rouges qui ne provoquent pas de « renvois ».  Il faut alors simplement que le champagne soit fabriqué avec des vins d’une seule et même année. Et là, comme un trophée, la bouteille peut se permettre d’arborer une année sur son étiquette.

Coupe ou flûte ? Les spécialistes sont formels : Flûte ! Sa forme spécifique, haute et étroite, permet de profiter au maximum du liquide. Les bulles montent lentement à la surface et vous éclatent malicieusement au nez. De plus, la flûte engendre une bonne constance de la température contrairement à la coupe qui, avec sa forme évasée, à tendance à faire prendre trop vite au vin la température ambiante. Dans la coupe, une grande surface du champagne est en contact direct avec l’air et lui fait perdre très vite ses précieux arômes.

Enfin, quant au « truc » de mettre une petite cuiller dans le goulot d’une bouteille entamée pour que le vin garde ses bulles, permettez-moi de vous dire que c’est… du vent !

Une dernière chose : Santé !

A propos de l'auteur

Billx

Homme de poids s'il en est, le Billx est un curieux insatiable qui tend à partager le savoir qu'il glane au quotidien. Facile à apprivoiser (un verre de Saumur-Champigny suffit), le Billx n'hésite pas à se servir de l'humour comme d'une arme de vulgarisation massive. Doux la plupart du temps, il accepte sans problème les critiques pourvu qu'elles soient constructives.

19 commentaires

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  • mais pas des pieds!!!

    Tu aurais également pu parler de la différence entre « sabrer » (ouvrir la bouteille avec un sabre) le champagne et « sabler » (boire cul sec) le champagne

  • Oh Doumé ! J’aime ton article ! ^^
    Blague à part, il y a une légende liée à la coupe de champagne : sa forme serait un moule du sein de la marquise de Pompadour (ou de Marie-Antoinette, selon les versions). Bien sur, c’est complètement erroné , mais n’est-ce pas tellement classe de boire dans un sein royal ?

  • Je n’aime pas le champagne ; je préfère grandement la bière (le pire, c’est que je ne plaisante pas). Par contre, que j’aime cet article ! Frais et savoureux, comme… une bonne Chimay :-p

  • @ Kaé : Comme toi, je ne suis pas très féru de champagne et préfère une bonne bière. Mais ce que j’aime par dessus tout en fait, c’est le bon vin rouge, un domaine dans lequel je pense être très avisé. Pourtant, lors du baptème de mon fils il y a un peu plus d’un mois, j’ai servi du champagne, et je l’ai particulièrement apprécié… En fait, je crois qu’il faut passer parfois outre nos anciens préjugés et regoûter régulièrement des choses qu’on ne croyait pas aimer. ^^
    Et que tout ceci soit consommé avec modération, hein !

  • Vous êtes difficile hein, moi j’aime tout, tant que y’a un minimum d’alcool 🙂

    Tiens, si j’arrive à me libérer un peu de temps, j’essaierai de faire un quiz spécial juste sur le champagne avec cet article 🙂

    Merci Billx !!

  • Vers le XVIIème siècle, le champagne était servi dans des verres coniques. Pour harmoniser la diffusion des bulles, on en vient à une mode de la coupe vers le XIXème siècle. Pour lutter contre la perte d’effervescence due à la coupe, on en viens a la flute qui a l’avantage en plus de mieux préserver les arômes. Une nouvelle tendance commence à apparaitre, le verre tulipe. Il aurait tendance à mieux conserver les arômes.
    Au delà des avis d’expert, tout cela reste une histoire de gout et de style. Perso, je le boit dans des verres coniques large (des coupes coniques). Le pire du pire vont dire certain mais je le trouve très bon.
    Pour ceux qui n’aime pas le champagne et n’aime pas boire le coca à la paille. essayez le champagne en coupe. La saveur est différente mais pas forcement mauvaise.

  • intéressant article sur l’alcool ( encore ! )

    mais c’est quoi exactement la différence entre une flute et une coupe ?

    A quand l’article sur tout les récipients servant à servir de l’alcool ? 😛

  • Je trouve que « C’est pas sorcier » est une très bonne émission de vulgarisation du savoir (je n’ai pas écrit cet article « grâce » à eux) et qu’elle intéresse même les adultes !

  • Ouais, ça c’est sûr !
    Je pense bien que vous n’avez pas particulièrement pris modèle sur eux mais en somme vous avez à peut pèrs la même vocation je trouve.

    Et le fait que vous parliez de champagne, ça m’a rappelé un de leurs reportages, sur les geysers, où fred était mort de rire en faisant une blague sur un geyser qui l’éclaboussait et en le comparant à une bouteille de champagne.

    Bref, que de bons souvenirs ^^

  • Je viens d’avoir avoir un conversation animée avec mon père qui affirmait que le coup de la cuillère pour garder les bulles, ça marche et qu’il l’avait « vérifié ». Du coup, j’ai trouvé ça sur le net (http://forum.hardware.fr/hfr/Discussions/Sciences/conserver-champagne-efficacite-sujet_32409_1.htm#t3374775) :

    « Régulièrement, des Saint Thomas oenologues ont bien tenté dans le passé de comparer des bouteilles de champagne à demi vidées, avec et sans petite cuillère, mais jamais avec suffisamment de rigueur pour qu’on puisse établir définitivement la vérité. Un flou qui a profité à cette croyance populaire, qui s’est répandue au gré des soirées mondaines.

    Depuis 1995 cependant, plus de doutes. Comme on n’est jamais si bien servi que par soi-même, c’est à l’équipe physico-chimiste du Centre interprofessionnel des vins de Champagne, à Epernay, qu’est revenue la délicate mission de vérifier une fois pour toutes la crédibilité de l’adage. Ayant partiellement entamé de nombreuses bouteilles de la même provenance, dégorgées simultanément -certaines sans cuillère, d’autres avec, en argent ou dans d’autres métaux, d’autres encore closes par un bouchon ou par une capsule-, les chercheurs ont déterminé les variations de pression du gaz dans les différents récipients heure par heure.

    Le verdict est sans appel: les petites cuillères, qu’elles soient en argent ou non, sont sans effet. Seul un bouchon hermétique conserve le pétillant du champagne. Diantre! Une telle découverte vaut bien qu’on fasse sauter les bouchons…

    Bibliographie: «Champagne et petite cuiller», dossier Science et gastronomie,

    «Pour la Science», mars 1995. »

  • A propos des bulles, on a vu qu’elles sont dues au gaz carbonique enfermé dans le champagne. Le CO2 contenu correspond à une pression 5 à 6 fois supérieure à la pression atmosphérique. tant que la bouteille est fermée il y a équilibre avec l’air sous pression de la bouteille. Une grande partie se libère sous forme de mousse quand on sert le verre de champagne, le reste forme les bulles.
    Conserver le champagne au frais réduit son agitation thermique et ralentit la libération du gaz. Enfin on ne pompe pas une bouteille entamée de champagne comme on le ferais pour du vin sinon la dépression accélère le départ du gaz.

  • c’est une bonne connaissance du champagne, qu’i est toujours agréable a deguster. Et pour la petite cullére, je ne suis pas d’accord.

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