Bar, bistrot et compagnie

En ces périodes de grosses chaleurs, rien ne vaut de s’en mettre un derrière la cravate, de boire un gorgeon ou de se rincer le gosier. Oui mais où? Au bar ou au bistrot? Car si certains établissements se ressemblent, d’autres n’ont rien à voir entre eux.

  • Le bar a pour origine l’anglais (barre) qui désigne toujours ce qu’il est aujourd’hui, à savoir un débit de boissons où l’on peut consommer assis à des tables ou debout au comptoir. Cette fameuse barre (horizontale) pourrait bien être celle sur laquelle on repose son pied quand on boit sa bière debout au zinc. De là à aussi en faire  une mesure de “pression“!! (le bar).
  • Le bistrot, c’est aussi le bar. Mais c’est une certaine catégorie d’immigrés russes du Paris du début du XXème siècle qui en firent des bistrots. En effet un bon nombre de ces russes travaillait comme taxis. Entre deux courses ils entraient  volontiers dans un bar boire un verre (0,5g/l, pas plus!) et comme ils n’avaient pas trop le temps, ils ajoutaient le mot “bistro” à la fin de leur commande. Bistro qui signifie “vite” en russe. Les habitués français, pour se moquer d’eux, décidèrent bien vite d’aller au bistrot plutôt qu’au bar.
  • Le pub est anglais même si on le trouve depuis plus de quarante ans dans nos contrées. A l’origine on y sert que de l’alcool (surtout de la bière). Le pub, c’est le “public house”, la maison publique, celle au sein de laquelle on se sent comme chez soi, bien installé dans de bonnes banquettes, non loin d’un feu qui crépite. Etablissement où on se rencontre souvent aux toilettes histoire d’évacuer les pintes… (le mode d évacuation est au choix).
  • Le bouchon, d’origine lyonnaise, tient son nom de l’époque où l’on faisait des grands voyages à cheval. On y faisait plus que boire. On y mangeait et on s’y reposait. Pendant ce temps, des employés nourrissaient et nettoyaient le cheval du voyageur avec de la paille : on le bouchonnait (qui donnera bichonner bien plus tard). De nos jours le bouchon (à Lyon donc) est un lieu convivial où on déguste les spécialités simples du terroir comme par exemple la rosette de Lyon et le vin du Beaujolais.
  • L’estaminet est nordiste. C’est une place où les hommes venaient oublier leur condition d’ouvriers. C’est dire qu’avant de penser à manger un morceau ils buvaient et fumaient beaucoup. On pense (dans les milieux autorisés, mais autorisés à quoi?) que le terme viendrait d’un patois d’Ostende ou plus farfelu, d’un bégaiement dû à un excès d’alcool. A notre époque, l’estaminet (en voie de disparition) n’est plus qu’un tout petit lieu de rencontre à la clientèle populaire où l’on sert à boire sur des comptoirs qui tiennent plus de la planche de bois que du grand zinc des cafés de Paris.
  • Taverne… je laisse ça à… Capitaine… (dommage, nous n’avons qu’un commandant et un lieutenant) ;-)

Sources :

http://www.jedecouvrelafrance.com
http://www.pourquois.com
http://eurostarblues.blogspot.com

A propos de l'auteur

Billx

Homme de poids s'il en est, le Billx est un curieux insatiable qui tend à partager le savoir qu'il glane au quotidien. Facile à apprivoiser (un verre de Saumur-Champigny suffit), le Billx n'hésite pas à se servir de l'humour comme d'une arme de vulgarisation massive. Doux la plupart du temps, il accepte sans problème les critiques pourvu qu'elles soient constructives.

15 commentaires

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  • Je prépare mon retour mais j’avoue que pour l’instant je suis un peu débordé. Je n’ai pas trop le temps de fréquenter les estaminets pour attiser ma curiosité.

    Sinon très bon article, d’où vient à ton avis, le « t » qui a été ajouté à la fin de « bistro »?

    PS:Sauf erreur de ma part, il y a un problème avec les liens.

  • Effectivement, un « problème » avec les liens…
    Problème étant un bien grand mot pour découvrir un blog qui donne diablement envie de (re)partir en voyage !

  • Je vais vérifier les liens, désolé. Pour le « t »… euh, moi aussi étant un peu débordé, je vous réponds…12C4 ! Si quelqu’un à la réponse, qu’il ne se gène pas!!

  • Bonjour,
    je crois me souvenir que pour le mot estamimet une origine espagnole a aussi ete evoquee car les Pays-bas appartinrent a l’Espagne pendant pres de 200 ans. C’est juste une piste pour completer l’article car je ne peux pas citer une source.
    (desole pour les accents je suis en Angleterre)

    cordialement

  • Le bistrot ne vient-il pas de l’invasion prussienne de paris fin XIXeme, plus que des chauffeurs de taxis ?

  • Au départ (au XIXe siècle) le bistrot est un débit de boisson uniquement. On l’appelle aussi assommoir comme dans le roman d’Émile Zola, un lieu populaire où les buveurs assomment leurs soucis à coup de vin, (souvent de mauvaise facture), de prune, d’absinthe ou de nectars éthyliques diverses et variés.

    Puis, ce sont les Auvergnats qui transforment le bistrot traditionnel en ajoutant des charcuteries régionales pour accompagner leurs cartes des vins. Ils auraient aussi été les premiers à accepter les femmes en leur sein. On comprend mieux pourquoi Brassens le féministe leur a dédié une chanson (NDLR: aux Auvergnats et aux femmes)

    Une étymologie ambigüe
    Mais alors d’où vient le mot bistrot ? L’étymologie la plus populaire remonte à 1814, époque pendant laquelle Paris était occupée par les soldats du tsar Alexandre I suite à la bataille de Waterloo.

    Ces messieurs assoiffés mais pressés – puisque n’ayant pas le droit de boire en service et craignant de se faire surprendre par l’arrivée d’un gradé – lançaient après avoir poussé la porte du débit de boisson « bystro, bystro », qui signifie « vite, vite » en russe avant de boire goulûment leur remontant local. Cette explication aussi cocasse – ou cosaque – soit-elle ne semble pas attestée selon le linguiste et lexicographe Alain Rey, « pour des raisons chronologiques, en l’absence d’attestations du mot pendant près de trois quarts de siècle ». La première apparition date en effet de 1884 dans les Souvenirs de la Roquette de l’abbé Georges Moreau.

    Le bistrot tiendrait donc en réalité sa source de multiples et hypothétiques étymologies citées par le même Alain Rey dans son Dictionnaire historique de la langue française : « bistraud », petit domestique aidant le marchand de vin, « bistingo », endroit où couchent les bohémiens ou les artistes, « bastringue » lieu où l’on « bistouille » c’est à dire on boit un café mélangé à l’alcool, genièvre ou rhum, dans le Nord de la France, dégradé en « bistrouille ».

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