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Le cliffhanger, un suspense suspendu à la falaise

Utilisé pour la première fois dans la presse écrite en 1937, le terme « cliffhanger » est un dispositif d’intrigue dans la fiction qui met en scène un personnage principal dans un dilemme précaire ou difficile ou confronté à une révélation choquante à la fin d’un épisode ou d’un film de fiction sérielle. On espère qu’en insérant un cliffhanger, cela incitera le public à revenir pour savoir comment les personnages résoudront le dilemme.

Ce mot est né de la version en feuilleton de A Pair of Blue Eyes de Thomas Hardy (publiée dans le Tinsley’s Magazine entre septembre 1872 et juillet 1873) dans laquelle Henry Knight, l’un des protagonistes, est laissé suspendu à une falaise. Pourtant les cliffhangers ont déjà été utilisés comme procédés littéraires dans plusieurs œuvres du Moyen Âge. Dans l’œuvre littéraire arabe des Mille et une nuits, Shéhérazade raconte une série d’histoires au roi Shahryār pendant 1 001 nuits, chaque nuit se terminant sur un cliffhanger afin de se sauver de l’exécution. Certaines ballades chinoises médiévales comme le Liu chih-yuan chu-kung-tiao terminent chaque chapitre sur un cliffhanger afin de tenir le public en haleine. Les cliffhangers sont aussi devenus des éléments du roman-feuilleton de l’ère victorienne qui a émergé dans les années 1840, et beaucoup associent cette forme à Charles Dickens, pionnier de la publication en série de fictions narratives. À la suite de l’énorme succès de Dickens, dans les années 1860, les cliffhangers étaient devenus un élément de base des feuilletons à sensation.

Aujourd’hui ce procédé est utilisé dans la littérature, la bande dessinée, dans le petit ou le grand écran afin de créer une situation de suspense qui met en haleine l’utilisateur et l’incite à lire, voir ou entendre la suite. Parfois, le cliffhanger n’est pas résolu dans l’épisode ou le tome suivant, ce qui créé un grand supsense auprès des lecteurs ou spectateurs qui attendent un dénouement !

Axelle Rousse_Redacxelle

Femme fatale aux courbes si parfaites qu’indicibles, je reste au foyer pour éviter les paparazzi et mener une vie tranquille loin des projecteurs. J’en profite pour cultiver mes neurones et m’intéresser à tout et n’importe quoi. Mes madeleines préférées sont la grammaire française, la littérature, la musique savante et la pédagogie.

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