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La seiche et sa cape d’invisibilité

Les seiches sont considérées comme un exemple parfait de l’art du camouflage au sein du règne animal. En changeant de couleur, elles deviennent presque invisibles à l’œil humain. Elles possèdent une gamme variée de motifs corporels et peuvent passer de l’un à l’autre presque instantanément en fonction de leur environnement. La texture de leur peau s’adapte aux roches environnantes, à la couleur des coraux et aux algues.  

 Comment les seiches font-elles pour se fondre dans leur décor ? 

 La seiche change de couleur grâce un type spécial de cellules qui se trouvent sous sa peau. Son derme ressemble à une sorte de sandwich fait de 3 couches de cellules pigmentaires ayant chacune leur utilité pour fournir à la seiche sa cape d’invisibilité.    

  • Les leucophores : ils prennent une teinte blanche
  • les iridophores : ils réfléchissent la lumière et prennent un aspect iridescent
  • Les chromatophores :  ils sont contractiles et peuvent changer de couleur rapidement.

 Les chromatophores contiennent des sacs (sacculus cytoélastique) remplis de pigments colorés et entourés de petits muscles. Lorsque la seiche a besoin de se camoufler, son cerveau envoie un signal pour contracter les muscles autour des sacs. Les sacs et les pigments qu’ils contiennent se dilatent alors, et la seiche change rapidement de couleur et de motif. Les chromatophores « contractiles », peuvent même agir sur la peau de la seiche de façon à générer de petites cornes et d’autres pustules mimétiques imitant des algues, du sable, du gravier ou une roche.  

 Les signaux reçus par le cerveau de la seiche proviennent de ses yeux très sensibles à la lumière. Ce sont eux qui déclenchent les changements de couleur, de texture, de motif et de forme de l’animal.     

Les chromatophores de la peau du poulpe, de la pieuvre et de la seiche partagent ce super pouvoir de changer leur apparence en une fraction de seconde. Grâce à ce subterfuge adaptatif, ces créatures marines céphalopodes se cachent de leurs prédateurs et réussissent à surprendre leur proie facilement.   

 A quoi ressemblent le camouflage  ? 

 L’action des chromatophores permet la formation de motifs variés « choisis »  en fonction de l’environnement. Ces motifs  peuvent parfois être très complexes  

Les motifs peuvent être de plusieurs types ;  

  • Uniformes : ces motifs présentent très peu de contrastes
  • Marbrés et zébrés : sont plus contrastés
  • Perturbateurs :  on y trouvent souvent de grandes taches hétérogènes

 Dans quelles circonstances ?  

Ces adaptations et techniques de camouflage peuvent aussi survenir suite à un changement « d’humeur » ou  un gros stress vécu par la seiche.  Mais la seiche ne limite pas cette aptitude à changer d’apparence à son seul camouflage. Elle arbore certains motifs et textures pour impressionner des partenaires potentiels et possiblement pour communiquer. De nombreuses seiches mâles se parent d’un motif zébré distinctif  lorsqu’elles attirent des femelles ou lors de rencontres avec d’autres mâles avec lesquels elles pourraient être en compétition.    

Bref, les seiches font encore bien mieux que Harry Potter et sa cape !

 

 

  

 

 

 

La seiche inspire les scientifiques 

 

De nombreux scientifique sont étudiés et étudient encore cette mystérieuse capacité à interpréter le monde qui les entoure et à le traduire en signaux qui influent sur leur apparence (changements de motifs, passage d’une surface lisse à une surface 3D). Si les recherches aboutissent, elles pourraient permettre la conception de nouveaux matériaux souples utiles pour l’industrie et la médecine. Certains chercheurs estiment même,  qu’en s’inspirant de la seiche, on pourrait bientôt concevoir des  vêtements qui changent de couleur en une fraction de seconde pour se camoufler ou pour suivre la mode !  

Les seiches sont aussi devenues la source d’inspiration d’une nouvelle technologie de smartphone flexible.  

 

 

 

 

 

 

 

 

Axelle Rousse_Redacxelle

Femme fatale aux courbes si parfaites qu’indicibles, je reste au foyer pour éviter les paparazzi et mener une vie tranquille loin des projecteurs. J’en profite pour cultiver mes neurones et m’intéresser à tout et n’importe quoi. Mes madeleines préférées sont la grammaire française, la littérature, la musique savante et la pédagogie.

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