A l’heure du thé russe

Dans la tradition russe, il n’y a pas de bon thé (bonté?) sans recourir à un samovar.  Cet ustensile utilisé au quotidien sert à faire bouillir l’eau destinée à la réalisation du thé. Bien qu’originaire de Russie, le samovar est bien connu en dehors de ce pays et s’est répandu à travers la culture russe en Europe de l’Est, en Europe du Sud-Est, en Iran, en Afghanistan, dans la vallée du Cachemire en Inde, au Moyen-Orient, en Azerbaïdjan et est également connu dans certaines régions d’Europe centrale.

Les origines du samovar

L’origine et l’histoire du samovar avant le 18e siècle sont inconnues. Il existe des liens avec un chauffe-eau grec similaire de l’antiquité classique, l’autepsa, un vase avec un tube central pour le charbon. La tradition russe a probablement été influencée par les cultures byzantines et d’Asie centrale. Inversement, la culture russe a également influencé les cultures asiatiques, d’Europe occidentale et byzantines. « Des poteries ressemblant à des samovars, découvertes à Shaki, en Azerbaïdjan, en 1989, ont été estimées âgées d’au moins 3 600 ans. Si elles différaient des samovars modernes à bien des égards, elles présentaient la caractéristique fonctionnelle distinctive d’un tube cylindrique intérieur qui augmentait la surface disponible pour chauffer l’eau. Contrairement aux samovars modernes, le tube n’était pas fermé par le bas, et l’appareil dépendait donc d’un feu extérieur (c’est-à-dire qu’il était placé au-dessus de la flamme) au lieu de transporter son combustible et son feu à l’intérieur. A l’origine, le samovar fonctionnait au charbon ou au petit bois, mais aujourd’hui, de nombreux samovars plus récents utilisent l’électricité pour chauffer l’eau d’une manière similaire à un chauffe-eau électrique.

Apparence

Les samovars sont généralement fabriqués en fer ordinaire, cuivre, laiton poli, bronze, argent, or, étain ou nickel. Un samovar typique se compose d’un corps, d’une base et d’une cheminée, d’un couvercle et d’un conduit de vapeur, de poignées, d’un robinet et d’une clé, d’une couronne et d’un anneau, d’un prolongement de cheminée et d’un bouchon, d’un bac d’égouttement et d’une théière. La forme du corps est diverse :

• une urne,
• un cratère,
• un tonneau,
• un cylindre
• ou une sphère.

Les tailles et les modèles varient, allant des grands samovars de « 40 seaux » aux petits samovars familiaux de 4 litres, en passant par les modestes samovars de 1 litre. Un samovar traditionnel se compose d’un grand récipient en métal avec un robinet près du fond et un tuyau métallique traversant verticalement le milieu. Le tuyau est rempli de combustible solide qui est enflammé pour chauffer l’eau dans le récipient environnant. Une petite cheminée (15 à 20 cm) est placée au sommet pour assurer le tirage. Une fois l’eau bouillante et le feu éteint, la cheminée peut être retirée et une théière placée sur le dessus pour être chauffée par l’air chaud ascendant. La théière est utilisée pour infuser un concentré de thé fort appelé zavarka (заварка). Le thé est servi en diluant ce concentré avec de l’eau bouillie provenant du récipient principal, généralement dans un rapport eau/thé de 10 pour 1, bien que les goûts varient.