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La femme la plus laide du monde

Mary Ann Bevan (née Webster ; 20 décembre 1874 – 26 décembre 1933) était une infirmière anglaise qui, après avoir développé une acromégalie, a fait la tournée des cirques en se faisant appeler la « femme la plus laide du monde ». Son histoire est complexe et profondément touchante.

Mary Ann Webster est l’un des huit enfants d’une famille de la classe ouvrière de Plaistow, dans l’est de Londres. Elle devient plus tard infirmière et épouse en 1902, Thomas Bevan avec qui elle aura quatre enfants et mourra subitement en 1914.

Peu après son mariage, vers l’âge de 32 ans, Mary Ann Bevan commence à présenter tous les symptômes de l’acromégalie, une maladie causée par une production excessive d’hormone de croissance souvent due à une tumeur de l’hypophyse. Ce trouble hormonal entraine des changements radicaux de l’apparence : croissance anormale de la taille des pieds et des mains, déformation du visage (dysmorphie), maux de tête violents et baisse de la vue. Après la mort de son mari en 1914, elle n’a plus les revenus nécessaires pour subvenir à ses besoins et à ceux de ses quatre enfants. Mary Ann Bevan décide de tirer parti de son apparence et participe à un concours de la « femme la plus laide », qu’elle remporte.

En 1920, elle est engagée par le forain américain Samuel W. Gumpertz pour apparaître dans le spectacle Dreamland de Coney Island, une forme de foire aux monstres, où elle passe la majeure partie du reste de sa vie. Elle fut embauchée par le célèbre cirque américain Barnum & Bailey et voyagea en Europe et aux États-Unis et fit des apparitions pour le Ringling Brothers Circus jusqu’à sa mort.  Bien que les spectacles aient été humiliants, ils lui permirent de gagner suffisamment pour offrir une vie décente à ses enfants.

Son histoire reflète une résignation face aux normes sociales de l’époque, où les personnes souffrant de différences physiques (femmes à barbe, nanisme, etc.) étaient souvent marginalisées ou exploitées sans recours légal.

Axelle Rousse_Redacxelle

Femme fatale aux courbes si parfaites qu’indicibles, je reste au foyer pour éviter les paparazzi et mener une vie tranquille loin des projecteurs. J’en profite pour cultiver mes neurones et m’intéresser à tout et n’importe quoi. Mes madeleines préférées sont la grammaire française, la littérature, la musique savante et la pédagogie.

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