L’anacyclique à lire dans tous les sens.

Il y en a qui croient au métavers… Moi, je suis persuadée que les mots ont une vie secrète.

Certains rêvent de mondes parallèles, de réalités virtuelles et d’avatars mystérieux. Mais moi, je préfère les univers cachés dans les pages d’un dictionnaire.

Là, sous nos yeux, se joue une comédie discrète : des mots qui mènent une double vie, des lettres qui font des conversions dans l’ombre, des sens qui se retournent comme des vestes.

Mon monde à moi : c’est l’univers des anacycliques : ces mots qui, une fois lus à l’envers, se transforment — non pas en monstres ou en portails dimensionnels — mais en autres mots, tout aussi fascinants. C’est comme si le langage s’amusait à se répondre à lui-même.

Un anacyclique est un mot ou phrase que l’on peut lire dans le sens normal de lecture ou dans le sens inverse. Le palindrome est un cas particulier d’anacyclique où l’ordre des lettres est le même quel que soit le sens de lecture ; dans le cas général, l’anacyclique a l’ordre inversé selon le sens de lecture. Par définition, un anacyclique est une anagramme.


Une phrase est dite anacyclique lorsque le fait d’en inverser les mots produit une autre phrase correcte, mais au sens transformé.

À ne pas confondre avec le palindrome, qui reste identique dans les deux sens (comme « kayak » ou « radar »). L’anacyclique, lui, se transforme : c’est un mot à double vie !

Voici quelques anacycliques

  • « Léon » et « Noël »
  • « zen » et « nez »
  • « bons » et « snob »
  • « tracé » et « écart »
  • « mon » et « nom »
  • « saper » et « repas »
  • « ados » et « soda »
  • « épater » et « retapé »
  • « Luc » et « cul »
  • « Lana » et « anal »
  • « amuser » et « résuma »
  • « rit » et « tir »
  • « les » et « sel »
  • « super » et « repus »

Avec plusieurs mots :

  • « l’ami naturel » et « le rut animal »
  • « port salut » et « tu l’as trop »

Phrases anacycliques :

  • « Souffrir sans amour, l’oublies-tu parfois ? » et « Parfois, tu oublies l’amour sans souffrir »
  • « Vivre pour manger » et « Manger pour vivre »
  • « Travailler pour vivre » et « Vivre pour travailler »

Les anacycliques sont parfois utilisés par des romanciers pour donner des noms à leurs personnages. C’est le cas par exemple du prénom « Enola » anacyclique du mot anglais « alone ».

Je n’ai qu’une chose à ajouter : la langue est un terrain de jeu infini dans lequel je ne me lasse jamais d’évoluer. Rendez-vous très bientôt pour des découvertes linguistiques extraordinaires !

A propos de l'auteur

Axelle Rousse_Redacxelle

Femme fatale aux courbes si parfaites qu’indicibles, je reste au foyer pour éviter les paparazzi et mener une vie tranquille loin des projecteurs. J’en profite pour cultiver mes neurones et m’intéresser à tout et n’importe quoi. Mes madeleines préférées sont la grammaire française, la littérature, la musique savante et la pédagogie.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Vous pouvez utiliser les tags HTML suivants : <a href="" title=""> <abbr title=""> <acronym title=""> <b> <blockquote cite=""> <cite> <code> <del datetime=""> <em> <i> <q cite=""> <s> <strike> <strong>

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Culture-generale.fr est un blog collaboratif créé en décembre 2007. Tous les articles et les contenus sont sous licence Creative Commons 2.0 , ce qui veut dire que vous pouvez les utiliser dans un cadre non commercial et que vous avez l'obligation de citer la source (un lien vers la home du site suffira). Visitez aussi la page regroupant d'autres sites intéressants.