Un cadeau peu banal

Pas toujours facile de trouver LE cadeau original à offrir à ses amis. Celui qui leur fera plaisir à coup sûr et qui restera à jamais dans leur mémoire. Si vous n’avez jamais été confronté à ce genre de décision difficile, l’histoire qui suit va vous prouver que choisir le bon présent peut marquer l’Histoire à jamais, même quand on ne s’appelle pas Père Noël.

La fin d’une guerre
Nous sommes en 1865, cela fait 4 ans que les Etats-Unis d’Amérique sont à feu et à sang à cause d’une guerre civile qui ravage le pays et divise le peuple. Dans cette Guerre de Sécession, deux armées viennent de passer 4 rudes années à s’affronter dans la plus grande violence et de nombreuses batailles sanglantes. Mais le 9 avril 1865 à Appomattox, le Général Lee, commandant de l’armée des Sudistes (Confédérés), se rend au Général Ulysse Grant, dirigeant des Yankees (Nordistes). C’est enfin la fin de la guerre !

Célébrer l’indépendance et la victoire
Malgré l’assassinat de Lincoln, le Président des Etats-Unis, quelques jours plus tard (14 avril 1865), la victoire de l’Union suscite une grande joie chez certains politiciens Républicains français. L’un d’entre eux, Édouard de Laboulaye, juriste, écrivain et américaniste convaincu, organise un dîner secret dans le but de célébrer cette reddition des Confédérés et les 100 ans de l’Indépendance de l’Amérique. Les hauts personnages présents (Oscar du Motier de La Fayette, Charles de Rémusat, Hippolyte Clérel de Tocqueville et Auguste Bartholdi, un jeune sculpteur alsacien) ont alors l’idée d’offrir aux Etats-Unis en pleine reconstruction, un cadeau symbolisant la Liberté. Ils voient aussi dans ce geste, un moyen de critiquer le régime politique français de l’époque, le Second Empire, qu’ils jugent répressif.

Le cadeau
Quel cadeau original vont-ils bien pouvoir offrir aux Américains ? Ils réfléchissent, se questionnent, tergiversent et décident finalement que ce sera…un MONUMENT célébrant la Liberté ! Les statues sont très à la mode en France à cette époque. Bartholdi, impressionné par les colosses admirés lors de son voyage en Egypte décide que le monument-cadeau sera une immense statue baptisée « La Liberté éclairant le monde ». Et tant pis si, trouver un paquet cadeau à sa taille sera certainement difficile !

Coup d’essai
Pour s’entraîner, il projette d’abord, en 1867, de fabriquer un grand phare de 19 mètres ressemblant à un fellahine (paysan égyptien) et tenant une torche en l’air, à l’entrée du canal de Suez. Mais son projet intitulé « La Liberté éclairant l’Orient » est abandonné au profit de celui moins coûteux d’un autre sculpteur. Bartholdi, garde dans un petit coin de sa tête l’idée de réaliser une statue colossale à offrir aux Etats-Unis. Grande comme il l’imagine (93m), elle prend en fait beaucoup de place dans son esprit ! Selon une autre version, l’idée aurait germé dans la tête du sculpteur Bartholdi, en 1865, lors d’une collecte de fonds organisée par le quotidien « Le Phare de la Loire » pour offrir une médaille en or dédiée à la veuve Lincoln.


Modèle réduit
Enfin, en 1870, juste avant l’entrée en guerre de la France contre la Prusse, Bartholdi commence son projet. Il sculpte un modèle réduit en terre cuite de sa colossale idée de statue. Mais en cette période trouble, le gouvernement de la Troisième République a l’impression que les Etats-Unis sympathisent avec les Allemands, ennemis des Français. Il n’est alors plus question du tout, d’offrir cet objet commémoratif à leurs amis du Nouveau Monde. Mince !  le « cadeau super original » devra encore attendre.

Convaincre les Américains
Pourtant, le 8 juin 1871, introduit par des lettres de Laboulaye, Bartholdi se rend pour cinq mois aux
États-Unis. Il veut y faire la promotion de son monument. Il ne doit pas convaincre les Etats-Unis d’accepter le cadeau, mais surtout de prendre en charge la réalisation du socle. C’est pendant son séjour en Amérique qu’il repère Bedloe’s Island, un site parfait pour poser les pieds de son colosse. Afin de gagner des partisans pour son projet de statue mais aussi pour obtenir des subsides, Bartholdi rencontre beaucoup de monde en Amérique. Le 18 juillet 1871 à New York, il fait même la connaissance de Ulysses S.Grant, le président des Etats-Unis. Malheureusement, il revient en France avec zéro dollar pour financer sa statue. Mais croyez-vous qu’il va abandonner ? Eh bien non, il fera tout pour que la France offre à ses amis d’Outre-Atlantique, le cadeau original dont il sera le constructeur : La Liberté éclairant le monde, plus connue sous le nom de Statue de la Liberté.

A propos de l'auteur

Axelle Rousse_Redacxelle

Femme fatale aux courbes si parfaites qu’indicibles, je reste au foyer pour éviter les paparazzi et mener une vie tranquille loin des projecteurs. J’en profite pour cultiver mes neurones et m’intéresser à tout et n’importe quoi. Mes madeleines préférées sont la grammaire française, la littérature, la musique savante et la pédagogie.

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