Pourquoi boit-on la Kwak dans un verre en forme de sablier ?

Ayant pour habitude de passer pour l’alcoolique de service, cela ne me dérange pas de continuer sur ma lancée et d’écrire à nouveau un article sur la bière.

Ce matin en me brossant les dents, j’observais mon « verre-sablier » posé tel un trophée sur l’étagère de ma cuisine, et je me suis demandé : « mais au fait, pourquoi ce verre dans lequel on boit traditionnellement de la Kwak a t-il cette forme ? ».

Tout d’abord, une rapide description de cette bière. La Kwak est une bière ambrée Belge, nous venant de la partie flamande. Une légende bien trop répandue stipule que le nom de la Kwak viendrait du bruit « coac » que fait le breuvage lorsque l’on arrive à la fin du verre, puisqu’en effet, la forme si particulière du verre oblige un passage en force de l’air au fond du verre lorsque celui-ci est fortement incliné. Que nenni ! Cette bière tire son nom de son brasseur d’origine, Pauwel Kwak, qui tenait une auberge dans la province flamande de Brabant, entre Malines et Gand, et commença à proposer aux voyageurs cette bière à la fin du 18ème siècle.

Son auberge, « De Hoorn » (signifiant « Le Cor ») semblait être un relais incontournable pour les cavaliers et cochers empruntant le chemin entre Malines et Gand. Ceci était d’autant plus vrai que M. Kwak possédait également une écurie pour le relais de chevaux de diligences. Il eu donc l’idée d’inventer un « verre du cocher » (réel nom désignant ce verre en forme de sablier) permettant aux cochers des diligences de boire sa bière Kwak et de poser le verre sur un petit emplacement de la diligence réservé à cet effet (le porte-canette de l’epoque, en somme). Une autre explication moins satisfaisante précise que les cavaliers coinçaient le verre dans un de leur étriers, mais cette dernière me semble plutôt farfelue…

Boire une Kwak dans un verre du cocher est une expérience intéressante, et quelque peu déstabilisante la première fois, essentiellement lorsque l’on vient au moment crucial de la fin de verre, où l’appel d’air peut vous envoyer une bonne giclée de bière à la figure !


Allez promis, pour le prochain article je change de domaine (quoique).

Sources : brouette-de-bieres.com, bestbelgianspecialbeers.be et hippotese.free.fr.

A propos de l'auteur

Kae

Kae est un petit hibou curieux de (presque) tout et contribue de temps en temps au site www.culture-generale.fr quand son emploi du temps le lui permet. Il a comme principal intérêt des questions liées de près ou de loin à la science mais reste ouvert et intéressé par bien d'autres choses.

Comme tous les hiboux, il n'est pas infaillible, même dans son domaine de prédilection. Il prie donc le lecteur de se montrer indulgent envers ses articles mais sera toujours heureux de voir des commentaires soulignant des erreurs ou apportant des précisions !

10 commentaires

  • Un ami belge et brasseur (cela vaut-il comme une référence ?!) m’avait expliqué que la forme en « sablier » était liée au fait que le verre était installé au bout d’une fourche en Y pour être passé depuis le sol aux conducteurs de diligence lorsque ceux ci n’avaient pas le temps de descendre de leurs sièges. Ceci ne contredit pas forcement l’explication donnée ci dessus, mais cela me semble une explication logique qui colle avec le surnom de la bière : la bière des postiers.

    Longue vie aux alcooliques !
    Xavier

  • Des postiers ou des postillons ? En effet, les postillons étaient des conducteurs de diligences qui, contrairement aux cochers confortablement assis sur leur siège, chevauchaient directement un cheval de l’attelage. Les postillons utilisaient d’ailleurs un cor (cor de postillons ou cor de poste, ou encore cor postal) pour prévenir les relais de leur arrivée. Ce n’est donc pas un hasard si l’auberge et relais de M. Kwak s’appelait De Hoorn. L’expression « bière des postiers » vient peut être de là, plutôt que de facteurs pressés. Quoi qu’il en soit ton commentaire est très intéressant !

    Je sais que ceci ne constitue en rien une preuve indiscutable, mais pour appuyer un peu mes infos, il y a une reconstitution vidéo sur le site bestbelgianspecialbeers.be où l’on voit clairement le « porte-canette » de l’époque intégré à la diligence (c’est en flash, alors je ne peux pas mettre directement le lien).

  • J’aime beaucoup toutes ces petites infos. On y apprend beaucoup avec tjs une note humouristique…
    bonne continuation.

  • flamande avec une minuscule quand il s’agit d’un adjectif qualificatif. Flamande avec une majuscule quand il s’agit de désigner une habitante des Flandres.
    Une Flamande parle la langue flamande.
    D’autre part, le Brabant s’écrit avec un « T » comme consonne finale et non un « D », et ce, que ce soit en français ou en flamand.
    Sinon, je ne connais pas cette bière, mais j’ai bien l’intention, du coup de combler prochainement cette lacune.

  • J’ai jamais retenu quand il fallait mettre une majuscule ou pas. Merci pour cette précision. Merci également pour l’orthographe de Barbant. Visiblement mes deux sources se sont plantées, ou alors elles se font déjà référence entre elles…

    Et pour ma défense, j’ai un petit appart (comme tout jeune Parisien qui se respecte). Ainsi, je n’ai qu’un pas à faire pour passer de la salle de bain à la cuisine :-/

  • L’article date un peu, mais je viens juste de découvrir votre site que j’adore !

    Un gérant de bar ardennais m’avait expliqué également que le petit support en bois pour maintenir le verre de Kwak n’était pas servi au client en même temps que la bière. En fait, le barman tenait la partie en bois et le client prenait sa bière seule(une bonne mesure à mettre en place en cas de grippe H1N1 pour éviter les contacts…).
    Et d’après mes souvenirs, il m’a dit aussi qu’initialement il n’existait que des verres à fond plat, qui tenaient bien debout, alors qu’aujourd’hui on a souvent un verre à fond bombé, ce qui nécessite le fameux support en bois.

    Ces explications sont peut-être un peu floues, et peut-être inexactes, je ne me suis pas renseignée, et il faut dire que j’avais bu aussi quelques Kwak ce soir-là…

    Encore bravo pour ce site super intéressant !

  • Voilà une page qui est lue longtemps et de loin: j’écris de Suisse!

    Très bien et très intéressant l’article.
    Comme il est aussi écrit avec humour, il m’a manqué tout à la fin:(quoique = Kwak que)!

  • J’ai bu une Kwak dans un bar à lille il y a quelques jour et le barman m’a dit que ce fameux support s’appelait un « Tumblr » (il prononçais tumbleur) alors moi je me suis dit « waouh!! les créateurs de tumblr.com sont des alcoolo belges ! » mais je trouve rien qui dise que ça s’appelle comme ça, donc je suis un peu déçu =/

    voila voila, si quelqu’un à déjà entendu ça… 😉

  • Mmm, malheureusement je crois que ce barman t’a raconté n’importe quoi. Pour moi, un tumbler (avec un e) n’est pas le support en bois de la Kwak mais un verre sobre sans pied. Un petit coup sur google image « tumbler glass » décrira mieux ce type de verre qu’un long discours. 🙂

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