Nom d’un loup ou nom vernaculaire

Si je vous dis « roussette », à quoi pensez-vous ? Certains répondront que ce mot désigne une espèce de petit requin, d’autres pointeront le ciel et affirmeront qu’il s’agit d’une chauve-souris. Personne n’aura tort ni raison. Car le terme roussette est un nom vernaculaire qui désigne bien plusieurs espèces.

Que sont les noms vernaculaires?

Les noms vernaculaires sont des noms communs attribués dans une langue locale ou nationale à diverses espèces animales ou végétales. Ces noms communs sont bien éloignés des considérations scientifiques et désignent bien souvent des taxons très distincts.

Prenons par exemple, le nom vernaculaire « Loup ».

On trouve alors des loups dans le ciel, sur terre ou sous les flots ! C’est ainsi que plusieurs espèces de phoques sont nommées « loups des mers » et que l’on trouve aussi un loup ailé. Certaines espèces d’araignées et de serpents sont aussi appelées loups. Autant t’avouer qu’il est très difficile de différencier les 10 poissons-loups qui barbottent dans la mer ou les rivières ; Loup, Loup de l’Atlantique, Loup de Bering, Loup gélatineux, Loup marin, Loup de mer, Loup de mer bleu, Loup tacheté, Loup à tête, Poisson-loup…

Sans oublier les nombreux mammifères que l’on traite de loups. C’est le cas du lynx qui se nomme loup-cervier parce qu’il fait son régal des cerfs et chevreuils, ou du loup de Tasmanie, un marsupial disparu.

C’est le bazar dans les végétaux aussi !


Et le monde végétal n’est pas plus ordonné ! Heureusement un scientifique éclairé, normal, on vit au siècle des Lumières, va avoir la fabuleuse idée de faire du ménage dans les sciences de la nature. Carl von Linné, un naturaliste suédois (1707-1778) décide de répertorier, nommer et classer toutes les espèces vivantes. Pour cela, il s’appuie sur ses observations et celles de ses collègues. Il met alors au point un système de classification qui pour chaque espèce offre une combinaison de deux noms latins en guise d’appellation. Le premier désigne le genre auquel appartiennent l’animal ou la plante et le second l’espèce.

Ce procédé universel permet alors de mettre fin aux noms vernaculaires qui sont si approximatifs, que d’une région à l’autre, d’un pays à l’autre un même animal peut disposer de plus de 10 appellations différentes.

Notre poisson-loup devient Anarhichas lupus et le loup de Tasmanie s’appelle désormais Thylacinus cynocephalus.  Aucun d’eux ne fait partie de la même espèce que notre loup commun ou loup gris qui prend alors le nom de Canis lupus.

Vous avouerez que c’est quand même plus simple pour s’y retrouver et ne pas y perdre son latin !

A propos de l'auteur

Axelle Rousse_Redacxelle

Femme fatale aux courbes si parfaites qu’indicibles, je reste au foyer pour éviter les paparazzi et mener une vie tranquille loin des projecteurs. J’en profite pour cultiver mes neurones et m’intéresser à tout et n’importe quoi. Mes madeleines préférées sont la grammaire française, la littérature, la musique savante et la pédagogie.

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