Calendriers et Religions
C’est sans doute légèrement éméchées ou passablement grisées que les personnes non touchées par la crise et pouvant encore s’acheter du champagne, célébreront le 31 décembre prochain, l’année 2009. Déjà 2009 !! Souvenez-vous du pataquès qu’avait engendré ce fameux an 2000. Vous les avez vu passer ces 8 années ?
S’il est d’un pragmatisme reconnu que l’humanité entière se réfère au calendrier grégorien, d’un point de vue religieux, certains fidèles ont du retard mais plus généralement de l’avance sur l’année « grégorienne » en cours. Mais qu’est-ce qu’il raconte lui ? Je vous dis tout (ou presque).
Le calendrier islamique commence à la date du 16 juillet 622 après J.C. qui fait référence à l’exode du prophète et de ses disciples de La Mecque vers Médine (Hégire). L’année liturgique comprend 12 mois lunaires composé de 29 à 30 jours. Ainsi, la perte de la dizaine de jours chaque année par rapport à nos années solaires (365 jours) engendre un décalage toujours plus important par rapport au calendrier de Grégoire. De ce fait, les musulmans « fêteront » (et sans alcool) l’an 1430 le 29 décembre 2008.
Les pays bouddhistes prennent comme point de départ la disparition de Bouddha. Sa mort est reconnue comme étant survenue à la pleine lune du 6ème mois de l’année correspondant à l’an 544 avant J.C. (vous avez suivi là ?). Les bouddhistes feront donc une grande fête (le nouvel an est la plus importante) le 9 avril 2009 et se retrouveront en 2553.
Les hindouistes, eux, en font plutôt rien qu’à leurs têtes puisqu’ il existe autant de calendriers différents que d’états indiens. Ils se composent néanmoins de 12 mois lunaires. Le plus utilisé prend pour source l’ère Samvat qui commence le 23 février 57 avant J.C. Le 27 mars 2009 ils passeront alors en l’an 2066.
Le calendrier des juifs est dit « luni-solaire ». C’est a dire qu’il se base sur l’année solaire à laquelle on ajoute des mois « intercalaires » tous les 3 ans pour suivre le rythme des saisons. Le calendrier débute à » Yom Hadin« , la création du monde, datée du 7 octobre 3760 avant J.C. Le 19 septembre 2009, les juifs seront en 5770 !
Si jamais le Grand Schtroumpf était juif, en quelle année serait-il alors né ?
On sait pas ; il faudrait connaître l’année où se déroule les aventures des Schtroumpfs :-p
Nota bene : marche aussi avec « quel est l’âge du Capitaine, mais dans le calendrier bouddhiste ? »
C’est un peu le genre de réponses que je cherchais à avoir en fait 😉
Peut-être que je me trompe, mais je crois que neuf années auront passé, pas huit ! (1er Janvier 2000 + 9 ans = 1er Janvier 2009)
@ henrisson : Je parle du 31 décembre prochain, donc 2008 🙂
WoW ! Je suis du 16 juillet… Quelle date ! (voila, commentaire absolument inutile, mais il fallait que je le dise ^^)
Et moi du 15 (vraiment !). Je ne suis pas passé bien loin 🙂
Peyo nous dit que le Grand Schtroumpf a 542 ans. Et nous sommes (calendrier juif) en 5770.
5770-542= 5228 ans.
S’il était juif, il serait donc né en 5228!
CHACUN SON NOUVEL AN ?
Depuis la nuit des temps, l’homme a toujours levé la tête vers le ciel pour fixer des repères afin de pouvoir s’orienter dans ses déplacements, de jour comme de nuit .Il avait aussi besoin de diviser le temps, recenser les grands événements de sa vie, célébrer des fêtes à des dates précises et adapter la vie agricole au cycle des saisons.
Pour cela, aussi primitif fût-il, l’homme a toujours régulé sa vie suivant un calendrier élaboré par lui après observation de la lune, du soleil et des astres dont il pouvait retenir la position dans le ciel.
Si les populations nomades, vivant généralement sur des aires vastes et désertiques, utilisent surtout les différentes positions de la lune pour leurs déplacements nocturnes à l’abri de la chaleur du jour, les peuples agricoles dont l’activité est rythmée par le cycle des saisons, ont toujours utilisé le soleil comme repère.
Le calendrier étant donc un besoin nécessaire dans la vie de l’homme, il a par conséquent existé depuis bien longtemps dans toutes les communautés organisées.
Il était établi selon le cycle solaire correspondant à la révolution de la terre par rapport au soleil, le cycle lunaire correspondant à la révolution de la lune par rapport à la terre ou la combinaison des deux à la fois.
La terre effectue sa rotation par rapport au soleil en 365j. 5h. 41 mn, soit 365,2422 jours. Une lunaison dure en moyenne 29j. 12h. 44mn, soit 29,5306 jours.
Là on se rend compte tout de suite que l’année solaire ne correspond pas à un nombre entier de jours, non plus qu’à un nombre entier de lunaisons, lesquelles ne correspondent pas non plus à un nombre entier de jours.
Connaissant la finalité d’un calendrier dans la vie de l’être humain, il est donc inutile de chercher des correspondances entre les deux systèmes qui ne se rencontreront d’ailleurs jamais, ni même de savoir lequel des deux serait le plus exact puisque ni l’un ni l’autre ne peut rentrer dans les critères de précision que les savants imposent rigoureusement dans leurs calculs.
Il est donc impossible d’élaborer un calendrier d’une précision absolue aussi bien dans l’un que dans l’autre des deux systèmes.
C’est pour cela que le calendrier musulman basé sur le cycle lunaire connaissant des lunaisons irrégulières dans le courant de l’année, et dont les mois commencent avec chaque nouvelle lune ne peut être fixé de manière définitive.
Et c’est pour la même raison que le calendrier grégorien actuellement en vigueur n’est en réalité qu’un calendrier bricolé bien qu’il parait aux yeux de tous, absolument juste et universel.
Dans ce cas, où est donc la fiabilité ? Dans l’un ou dans l’autre ?
Dans le calendrier lunaire, l’erreur d’une journée qui résulterait de la difficulté de perception du croissant ou de différentes interprétations liées au moment exact de sa naissance, peut être corrigée dans le courant même du mois, sans risque d’accumulation dans le temps.
Par contre dans le calendrier solaire, l’homme ne possède aucun moyen visuel pour se rendre compte d’un éventuel décalage par rapport au temps. Se trouvant dans l’impossibilité de mettre dans son calendrier exactement 365,2422 jours, on arrondit l’année à 365,25 jours ; c’est-à-dire une journée ajoutée tous les quatre ans pour retrouver le compte.
Malheureusement, il se produit que chaque année de 365,25 jours est légèrement plus longue que l’année tropique qui ne compte que 365,2422 jours ; ce qui fait que chaque premier janvier du calendrier s’éloigne, chaque année, de 0,0078 jour, par rapport au premier janvier de l’année précédente.
Ce phénomène a permis de constater en 1582 que l’équinoxe du printemps tomba le 10 Mars alors qu’il eut lieu le 20 Mars en 325 après J.C. (année du concile de Nicée).
Le Pape Grégoire réunit alors une commission composée d’hommes d’église et de savants de l’époque et promulgua alors ce qui suit :
Au Jeudi 04 Octobre 1582, succédera le Vendredi 15 Octobre 1582 (10 jours supprimés du calendrier),
La dernière année de chaque siècle ne sera pas bissextile si ce dernier n’est pas divisible par 400 (exemple : 1700 ; 1800 ; 1900 ; 2100 ne sont pas bissextiles).
Ce bricolage a permis de réduire le décalage pour aboutir à une année moyenne de 365,2425 jours, c’est-à-dire une journée supplémentaire tous les quatre mille ans, environ.
Les premiers à avoir contemplé le ciel furent les Chaldéens (4000 ans avant J.C.). Ils notèrent les mouvements des astres, dressèrent des tables et codifièrent leurs observations. En plus de la Lune et du Soleil ils connaissaient les cinq principales planètes, les éclipses, les équinoxes ainsi que la division du cercle céleste en 360 parties égales. Ils utilisaient déjà le gnomon et le cadran solaire et donnèrent aux étoiles des noms d’animaux (d’où le Zodiaque.
En Egypte antique, peuple agricole, on notait la position des étoiles suivant les saisons, et on observait les crues du Nil qui se produisaient alors 10 jours après le solstice d’été.
En Grèce antique, par contre on réglait les années sur les révolutions du soleil et les moi sur les phases lunaires. L’activité agricole était liée à des dictons populaires appris et utilisés au quotidien, exemple : « Au lever des pléiades, commencez les moissons ».
Ce qui ressemble d’ailleurs à l’utilisation de légendes ou de dictons qui accompagnent souvent les activités saisonnières chez les berbères. A titre d’exemple, on dit qu’à la nuit du Yennayer « nait la saison chaude ».En réalité, cette nuit là, s’arrêtera la progression nocturne pour permettre au jour de se lever pour la première fois de l’année, un peu plus tôt que la veille. Cet événement qui se produit chaque année à la même date ne coïncide pas forcément avec le 12 Janvier de l’année grégorienne à cause de son décalage par rapport à l’année tropique.
La date du Yennayer (berbère) figée au 12 janvier donc est fausse. Elle doit être fixée, chaque année, par nos scientifiques, par rapport à l’observation de ce phénomène naturel annonciateur effectivement d’une saison nouvelle qui va commencer à rendre progressivement la vie à notre sol, source de notre bonheur, richesse et prospérité.
Saadi
@Saadi : Mon article à l’air d’un simple commentaire face au votre ! Merci pour ce foisonement de précisions.