Qui était la Veuve qui clôt ?
A l’heure où débute sur Canal + la diffusion de « Maisons Closes », saviez-vous qu’en France, la fermeture de ces maisons date du lendemain de la seconde guerre mondiale ?
En effet, jusqu’en 1946, il existait près de 1400 établissements, du lupanar le plus sélect, fréquenté par l’aristocratie et la bourgeoisie, aux bordels les plus glauques fréquentés principalement par les ouvriers et la populace. Qu’il s’agisse du premier ou des seconds, on était souvent loin des images d’Epinal et des approximations historiques de la série (sachant que je ne l’ai pas vu, et que je ne suis pas un non plus un spécialiste des maisons closes, ha ha ^_° ).
Mais là n’est pas le sujet.
Marthe Richard, née en 1889, est une jeune fille turbulente et fugueuse, qui connaîtra un destin à la fois hors du commun et controversé, et dont la biographie mérite sûrement lecture. C’est, effectivement, un véritable personnage ; après avoir fugué et être tombée amoureuse d’un soldat qui s’avérera être un proxénète, elle devient prostituée dans un bordel de Nancy dont elle sera renvoyée après avoir contracté la syphilis. Après avoir épousé Henri Richer, un riche industriel parisien tombé fou amoureux d’elle, elle se retrouve veuve de guerre en 1915.
Rapidement, par le biais d’un de ses amants, elle entre au service du contre-espionnage français pour lequel elle accomplit quelques missions entre 1916 et 1917. Mariée en 1926 à un richissime anglais, elle redevient veuve en 1928 et du fait de ses frasques dans les lieux à la mode, on la surnommera à l’époque « La veuve joyeuse ».
En 1945, Marthe Richard est élue conseillère dans le 4e arrondissement de Paris, devant lequel elle dépose en décembre projet pour la fermeture des maisons closes, proposition qui sera acceptée et votée.
Marthe Richard, veuve Richer, veuve Crompton, lancera alors une campagne nationale pour la fermeture des maisons closes, qui deviendra effective en avril 1946.
C’est ce qui valut à Marthe Richard le surnom de « Veuve qui clôt », en référence à la célèbre maison de champagne.
Cet article a originellement été publié sur Memesprit (avec une info bonus ) !
Salut,
super article encore !
Tu m’as perdu sur les 5 derniers mots. J’comprends pas la référence et même Google n’a pas su m’aider…
Merci :-).
Une autre question est de savoir si cette fermeture est plutôt positive ou négative ? Si c’était si négatif, ça ne continuerai pas dans d’autres pays, et franchement ces maisons étaient peut-être préférables pour les dames (moins de risque d’agression, ‘sécurité’… chauffage).
@ Emilien : Ravi que l’article te plaise 🙂
La référence, c’est la très célèbre maison de champagnes « Veuve Cliquot », très connue par les amateurs.
Concernant la fermeture des maisons closes, c’est un vaste débat. Je n’ai pas voulu orienter l’article sur ce point car ce n’est pas forcément le lieu pour ça, mais c’est un débat récurrent en France ; tous les deux-trois ans, un sondage fait la une (ce que j’ai pu lire en faisant les recherches pour cet article, c’est que lors du dernier sondage, 53% des français étaient favorable à la réouverture de ces maisons).
Les prostitués (notez l’absence de féminin) seraient quant à eux plutôt hostiles à une réouverture, et préféreraient pouvoir travailler en tant qu’artisans, avec une couverture sociale, etc.
Ps : je me rends compte que j’ai oublié un truc dans l’article, j’édite !
Article très intéressant, merci
La question des maisons closes de nos jours devrait être importante, Les proxénètes ont ils réellement disparus ou alors juste dissimules ? Les bordels étaient des entreprises, les proxénètes de nos jours doivent être plus dangereux du fait de leur situation précaire. Mais je pense qu’il serait bon d’écouter les péripatéticiennes qui doivent en savoir plus sur le sujet.
Toujours est-il qu’une maison clause devrait inspirer plus de sûreté et d’attraction que la rue. Après c’est une question de patronage…
Personnellement je trouve que toute occasion de débats ne devrait pas être fuie quelque-soit le contexte… Au contraire sur ce site, ou nous sommes en quête de savoir les commentaires ne changent pas la teneur du billet mais peuvent rajouter une dimension d’échange qui peut être tout aussi instructive !
luttons contre la situation précaire des proxénètes ! 🙁
La prostitution propre, ça existe et c’est plus cher.
Cependant il y aura toujours une clientèle qui cherchera le service moins cher et il existera toujours des gens pour exploiter la misère de pauvres filles et créer les dérivent que l’on n’aimerait pas voir.
Maintenant tu as peut-être vision idyllique des maisons closes et tu vois ça façon vitrine propre d’Amsterdam mais si elles ont été fermé c’est aussi parce qu’il y avait du bien sordide.
Les call girls existent et « inspirent plus de sûreté et d’attraction que la rue » mais la demande fait qu’il y aura toujours un service à bas prix, maison close ou pas.