Le mot du mercredi : Décaler
Pas trop de temps à vous consacrer pour ce mot du mercredi les ami(e)s, je vais donc être bref. Alors, décaler. Oui, décaler. Vous me trouvez « déplacé » c’est ça ? Vous proposer un terme si simple alors que vous, chers lecteurs et lectrices, êtes doté(e)s d’une culture générale si immense qu’il ne vous faudra pas deux secondes pour répondre que décaler c’est déplacer physiquement un objet (voire un être vivant) dans l’espace ou encore remettre à plus tard un événement (rendez-vous de dentiste, trouillards !) dans le temps.
Mais décaler c’est aussi (et c’est écrit dessus) ôter des cales. Et le verbe fut longtemps employé dans le milieu des pompiers. Les premiers véhicules motorisés utilisés dans la profession ne se démarraient pas d’un simple tour de clé (ou via une carte électronique) mais plutôt de plusieurs violents tours de manivelle… aléatoires quant à la mise en route du moteur. Du temps de perdu, donc, pour se rendre sur le lieu d’un sinistre. Ainsi, les pompiers de ce temps avaient pour habitude de garer leurs engins en marche arrière sur une rampe (ou un pan incliné). Engins maintenus en place au moyen d’une ou plusieurs cale(s) au niveau des roues. Au moment d’une urgence déclarée, il suffisait qu’un chauffeur prenne place tandis qu’on retirait la ou les fameuses cale(s). Ainsi « décalé », le véhicule prenait alors de l’élan et atteignait la vitesse nécessaire pour que le moteur démarre sans l’aide de la manivelle.
Dans le jargon des sapeurs-pompiers, décaler (et même encore de nos jours) c’est partir en intervention. Voilà. Moi aussi je décale, j’ai une bière qui se réchauffe.
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