Combien y a-t-il de satellites au dessus de nous ?

1957, année historique ! Je ne parle pas du mariage de tata Yvonne mais du début d’une ère nouvelle : l’ère spatiale. C’est le 4 octobre qu’est lancé le premier satellite artificiel autour de la Terre, j’ai nommé Spoutnik (ou Sputnik) premier du nom. A l’origine démonstration de force de l’URSS (s’il peuvent atteindre l’espace, ils peuvent atteindre les Etats-Unis), l’intérêt des satellites est vite devenue évidente aux yeux de nos dirigeants de l’époque.

S’en est suivi un nombre croissant de lancements dans l’espace d’objets en tout genre. Ces objets nous permettant entre autre de pouvoir téléphoner sans qu’un fil se balade derrière nous (avouez que c’est quand même pratique), ou de remplacer nos bonnes vieilles cartes routières par un petit boîtier à la voix mélodieuse qui nous fait passer par des chemins communaux pensant qu’il s’agit d’une route nationale (pour ceux qui ne sont pas réveillés : le GPS). Depuis 1957, ce sont donc 54 années durant lesquelles on a envoyé des satellites dans l’espace.

>Une question se pose alors : combien de satellites en tout ? Au dernier recensement, il y a eu 6842 satellites lancés. Si on considère la taille d’un satellite (quelques mètres cubes) et qu’on la compare à l’espace dans lequel ils se trouvent (une sphère creuse de rayon intérieur 6800 km et de rayon extérieur 36500 km), on voit bien qu’il y a de la marge… En effet, le satellite est légèrement antipathiques envers ses congénères, il lui faut de la place.

Alors, quelques précisions : l’espace orbital est séparé en trois, l’orbite basse, moyenne et … géostationnaire. L’orbite basse est peu exploitée car l’atmosphère y est encore trop présent, cela freine les satellites et du coup ils tombent. Sans compter le désagrément encouru par les familles d’américains qui se réveillent avec un bout de tôle estampillé « URSS » dans leur jardin, il faut aussi en relancer d’autres et, comme on a pas que ça à faire, on ne l’utilise pas (ou peu). L’orbite géostationnaire permet au satellites qui s’y trouvent d’être toujours au dessus du même point de la surface terrestre. On l’utilise pour des satellites de télévision par exemple. C’est pour ça que les paraboles qui fleurissent au balcon ne bougent pas, le satellite étant fixe vu du sol. Et en plus on a même pas besoin de les arroser (les paraboles)… Seulement pour ce faire, on ne peut placer les satellites que sur l’équateur. L’orbite géostationnaire est en fait un cercle de rayon 36500 km au niveau de l’équateur. Entre les deux se trouve l’orbite moyenne dans laquelle on a tout un tas de satellites entre 800 et 3000 km d’altitude environ (le système GPS, observation météo…).

Vous allez me dire, il reste de la place pour loger des satellites. En effet, mais c’est sans compter sur tous les autres objets que l’on a lancé avec. Lorsqu’un satellite est lancé, la coiffe (le haut) de la fusée qui l’emmène se trouve à la même altitude que lui, dérivant sur la même orbite. Des objets moins gros (boîtiers de réservoirs, pièces qui se détachent, boulon, écrou) subissent le même sort, jusqu’au plus petit éclat de peinture. Tous ces objets viennent encombrer l’espace orbital. A cela se rajoutent tous les débris volontaires émanent de l’autodestruction de satellites en fin de vie (sorte de hara-kiri du satellite) et les débris involontaires résiduels des collisions entre débris. Il faut savoir que les vitesses engagées dans des collisions orbitales sont phénoménales : 15 km/s en moyenne (pour info, une balle de fusil va a 800 m/s). Ainsi, un objet de quelques centaines de grammes pulvérise un satellite de quelques tonnes sans trop de problèmes (et sans personne pour négocier).


Alors si on fait le compte, il y a aujourd’hui environ 2500 satellites actifs, 10 000 objets de plus de 10 cm, 300 000 objets dont la taille est comprise entre 1 et 10 cm et quelques 35 millions d’objets inférieurs à 1 cm. Ces chiffres sont des approximations obtenus par des résultats statistiques. On ne peut en effet pas « observer » ces objets. Seuls les plus gros sont répertoriés et surveillés. On estime que 94 % de la masse qui gravite autour de la Terre représente des déchets. Pour preuve, la navette spatiale américaine a dû changer 60 hublots depuis son premier lancement à cause de ces débris, et elle n’est pas constamment en orbite !

« La Terre se réchauffe, il suffit de cacher le Soleil »

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Ben

7 commentaires

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  • Petite précision : les téléphones portables ne passent pas par un satellite. Les antennes relais sont câblées :).

  • Je crois avoir vu dans une émission récemment que tous les nouveaux satellites avaient l’obligation d’embarquer une réserve d’énergie pour leur fin de vie.

    De manière à ce qu’à terre, quand on décide de l’abandonner, on puisse l’envoyer hors des orbites.

  • @gcko : c’est une erreur de ma part effectivement, le réseau téléphone est terrestre (ce qui permet de téléphoner à l’intérieur des bâtiments, sans qu’aucun satellite ne soit visible).
    @Greg : cette mesure a été prise pour les satellites en orbite géostationnaire pour qu’il puisse les « remonter » de quelques kilomètres et ainsi libérer la place qu’ils occupaient sur cette orbite. Elle a également été prise pour les satellites en orbite basse (inférieur à 1000 km je crois) pour leur permettre de descendre dans la haute atmosphère et ainsi se désintégrer. A ce propos, nombre des étoiles filantes que nous observons sont en fait des débris spatiaux qui se désintègrent dans l’atmosphère. Cependant cette dernière solution présente des risques puisque l’objet peut ne pas se désintégrer complètement…

  • Une bien grosse bêtise sur l’histoire des orbites terrestres basses.

    « L’orbite basse est peu exploitée car l’atmosphère y est encore trop présent, cela freine les satellites et du coup ils tombent. »

    Mais bien sûr. Rappelons que c’est l’orbite la plus exploitée à ce jours pour tout ce qui est missions spatiales habitées (comme Mir jusqu’en 2001 par exemple, ou la station spatiale internationale). C’est aussi l’orbite la plus contrôlée (avec la géostationnaire) en terme de présence de débits puisqu’elle accueille nombre de satellites de télédétection et de télécommunication en plus des stations. En gros, c’est l’orbite la plus utilisée en ce qui concerne l’exploration spatiale.

    Bravo pour ce travail très recherché… :/

  • @Hmmm : je te renvoie à la simple page wikipedia : http://fr.wikipedia.org/wiki/Satellite_artificiel
    rubrique « La résistance de l’atmosphère » qui détaille les altitudes des satellites ainsi que le temps de vie à ces altitudes (lit bien jusqu’au bout). Je reconnais en revanche que la station spatiale est, elle, dans l’orbite basse mais c’est loin d’être l’orbite la plus utilisée.

  • Mais ou vous savez tout sa!! Je sais je suis pas du truc mais je m’y intéresse un peu et sa me fait bizarre de me dire que il y a plein de gros truc autour de la terre quand même, mais je n’ai que 12 ans j’ai encore un tas de truc a apprendre !!

  • Oui Marion, c’est super d’apprendre, non ? J’éspère que tu feras du bien à ta culture générale en nous lisant ! 🙂

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