Le monocaméralisme, question de chambres et d’hémicycles
Les gens –à l’instar des parlementaires, d’ailleurs – ne sont jamais fichus de se mettre d’accord sur rien ; doit-on dire monocamérisme, monocaméralisme, unicamérisme ou unicaméralisme ?
Ça me pose deux problèmes ; a) comment vais-je nommer mon texte ? b) De quoi vais-je vous parler !? (Pourtant notez bien que si on a inventé les parlements, c’est pour éviter ce genre de désaccords).
Bon, accordons-nous sur monocaméralisme, si vous n’êtes pas d’accord tant pis, c’est moi qui décide (voyez à quel point la dictature simplifie les choses… ;-).
Recours à l’étymologie
L’étymologie, (assez évidente) provient du préfixe latin uni- (un) ou du grec mono- (seul, unique, un…), du latin camera (chambre) et du suffixe –isme, la présence ou non de –râle – entre camer- et isme dépend (probablement) du nombre de râleurs dans l’hémicycle. Suivant ce raisonnement, on devrait dire monocaméralisme pour une démocratie et monocamérisme pour une dictature.
Le monocaméralisme en réponse aux révolutions ?
Le monocaméralisme semble être né à la suite des tentatives manquées de révolutions dans les monarchies absolues, à ce titre le meilleur exemple est celui de la première révolution russe en 1905 qui mena à la constitution de la Douma, une chambre parlementaire consultative un peu inutile qui n’élisait personne et ne décidait de rien.
Le monocaméralisme en pratique
Les systèmes monocaméraux ne se justifient (démocratiquement) qu’en monarchie parlementaire, le système prend alors la constitution suivante (il ne s’agit là que d’une composition courante, il en existe bien d’autres) : Le roi est chef de l’état, il désigne un chef de gouvernement (premier ministre) qui dirige le pouvoir exécutif et qui compose un gouvernement (variante : le chef du gouvernement est élu par l’assemblée, dans ce cas un système bicaméral est préférable.), la chambre parlementaire est élue au suffrage universel direct à proportionnelle nationale (pour éviter une majorité trop large) et assure le pouvoir législatif (elle vote les lois proposées par le gouvernement).
Monocaméralisme et oubli de la démocratie
Le monocaméralisme est parfois utilisé dans des pays non-monarchiques, comme la Chine, indiquant alors un certain manque de démocratie, en effet, le président du groupe parlementaire majoritaire est certain d’être élu (ce qui est normal, démocratie ou non), mais surtout n’a, une fois élu, rien pour le freiner (puisque il a la majorité parlementaire).
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