Brève histoire du parti républicain
Le Parti Républicain Américain est sans aucun doute, l’entité politique qui fait le plus parler d’elle ces temps-ci. Tout le monde a un avis dessus (moi la première) mais le but ici n’est pas (surtout pas) de faire de la politique ; il s’agit simplement de revenir sur l’histoire, méconnue, de ce parti. Et ce dans la plus grande impartialité.
Naissance du parti républicain
C’est en 1854, à Pittsburgh (Pennsylvanie), qu’est fondé le Parti Républicain Américain (Republican Party), d’une scission du principal parti politique d’alors, le parti Whig, suite à l’adoption d’une loi autorisant l’esclavage au Kansas.
Dès sa constitution, et ce fut jusqu’à la fin de la Guerre de sécession, l’axe principal de sa philosophie, le parti eut pour vocation d’abolir l’esclavage, jugeant que cette pratique était inhumaine, c’est le premier grand parti étasunien à faire cette proposition, le parti Démocrate étant à cette époque, et ce jusque dans les années 1970-80, implanté surtout dans le sud esclavagiste (puis ségrégationniste) de l’Union (ce qui ne signifie pas que le parti Démocrate était esclavagiste, mais il a toujours été plus mitigé que le parti républicain sur ces questions).
En second lieu, il prônait la libre entreprise, le respect des traditions et des valeurs familiales, un gouvernement fédéral fort, promouvant le progrès de l’instruction et de l’industrie, et surtout, des libertés individuelles les plus importantes possibles.
Le bipartisme joue au yoyo
En d’autres termes, c’était à sa fondation un parti progressiste alors que le parti Démocrate était un parti très conservatiste ; tout au long de l’histoire du bipartisme américain, un cycle d’échange des idées directrices s’est observé entre les démocrates et les républicains.
Au début du XXe siècle (et ce jusqu’à aujourd’hui) la tendance concernant le pouvoir de l’état fédéral s’inversa et ce fut le parti Républicain qui proposa un pouvoir maximal pour les états fédérés, et limité à la défense et les affaires extérieures pour le gouvernement fédéral.
Sur la question de l’expansionnisme, on voit également un mouvement de yoyo : en 1900-1904, le parti Républicain (représenté par Teddy Roosevelt) était plutôt expansionniste, puis dès 1914-17, isolationniste, dans les années 1920-30, tout le monde était d’accord (malgré la profonde division du parti Républicain) : les Etats-Unis prospèrent sur leur continent sans se mêler des affaires outre-Pacifique et outre-Atlantique.
Dans les années 1940-50, même consensus, mais « un peu » modifié. Les Etats-Unis prospèrent sur leur continent ET étendent leur prospérité aux autres grâce à leur supériorité militaire, des années 1960 jusqu’à la fin de la présidence de M. Clinton, pas grand-chose n’a changé, mais le parti Républicain était plus modéré : la plupart des engagements militaires importants ont été initiés par les Démocrates et cessés par les Républicains (comme la tristement célèbre guerre du Vietnam), en 2000, avec M. Bush, nouveau retournement : suite aux attentats du 11 septembre, le parti Républicain devient très belliciste vis-à-vis des pays islamiques, et le parti Démocrate… euh… pas très clair, mais par principe, plutôt opposé au parti Républicain.
Enfin, en 2010-2020, surtout avec la présidence de M. Trump, isolationniste convaincu, le yoyo remonte et le parti Démocrate, farouchement opposé à la Chine (entre autres) devient partisan d’une plus forte présence militaire à l’étranger.
J’aimerais parler de l’idéal républicain actuel, mais ce serait impossible sans verser dans les opinions politiques et les considérations de vote, et ce n’est pas le but, je l’ai déjà dit.
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