Par ici l’attrape-coquin

Dans le dernier Guerres et Histoire de mon fils, j’ai découvert une arme à l’appellation assez amusante. Il s’agit de l’attrape-coquin ! Si son nom est étonnant, son utilisation l’est tout autant. Il s’agit d’un outil classé dans les armes d’hast (munie d’un manche). Le manche peut atteindre facilement 2 mètres et se terminer par une sorte d’arceau équipé de ressorts actionnant la fermeture ou l’ouverture de sortes de double clapet.

C’est à la Renaissance que remonteraient les premières utilisations de l’attrape-coquin et non au Moyen-âge comme certains l’imaginent. Attention donc, de ne pas vous faire arnaquer par un coquin dans une vente publique prétendant proposer ces engins datés de l’ère médiévale !   Beaucoup de spécimens ont été mis au jour en Allemagne, en Suisse et dans les contrées scandinaves. Mais à cette époque, l’arme ne portait pas ce joli nom !

Comment attraper un coquin ?

Par coquin, entendez plutôt les brigands, les fauteurs de troubles et « ennemis » des représentants de l’ordre ! Quand l’un de ces malotrus était signalé, le détenteur de l’arme n’avait plus qu’à lui attraper le cou, la jambe ou le bras dans l’arceau. Aussitôt dit, aussitôt fait, les ressorts faisaient leur office et refermaient les projections enserrant les membres des fameux coquins !

Un attrape-coquin dans les mains de qui ?

Il est improbable que cette arme ait servi en plein cœur des champs de bataille. Mais ce qui est sûr, c’est que les agents suédois de la protection civile les utilisaient dès le XVIIe siècle et jusqu’au XIXe. Au XVIIIe siècle, les policiers allemands s’en servaient pour calmer les étudiants noctambules un peu trop bruyants. Certains historiens pensent qu’en Asie, un objet ressemblant à l’attrape-coquin permettait aux « pompiers » de faire tomber les objets brûlés ou hisser plus haut leurs échelles. Aujourd’hui encore, les policiers chinois ont à leur disposition une perche assez semblable à l’attrape-coquin. Pendant la pandémie, elle servait à immobiliser les citoyens refusant de se confiner. Dans les écoles japonaises, nourries peut-être au boeuf de Kobe, et véritablement traumatisées par le massacre d’Ikeda, la sasumata, sœur lointaine de l’attrape-coquin est mise à disposition de l’administration pour leur permettre de maîtriser de dangereux intrus.

Crédit photographique :


Par Draugrandil — Travail personnel, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=16886655

 

A propos de l'auteur

Axelle Rousse_Redacxelle

Femme fatale aux courbes si parfaites qu’indicibles, je reste au foyer pour éviter les paparazzi et mener une vie tranquille loin des projecteurs. J’en profite pour cultiver mes neurones et m’intéresser à tout et n’importe quoi. Mes madeleines préférées sont la grammaire française, la littérature, la musique savante et la pédagogie.

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