Le gaslighting

Je ne vais pas aujourd’hui vous parler des avancées de l’éclairage au gaz, mais plutôt éclairer vos lanternes au sujet d’un terme emprunté au monde du spectacle et désignant une forme d’abus mental.

Peut-être avez-vous visionné le film Gaslight (Hantise en français) avec Ingrid Bergman. Inspiré d’une pièce de théâtre datant de 1939, le film adapté pour le cinéma met en scène un mari apparemment distingué qui utilise le mensonge et la manipulation pour isoler sa femme héritière et la persuader qu’elle est mentalement malade afin de pouvoir la voler. Dans le scenario, le mari éteint et rallume secrètement l’éclairage intérieur au gaz, mais insiste sur le fait que sa femme l’imagine, lui faisant croire qu’elle sombre dans la folie. Pour arriver à ses fins, il use de machiavéliques stratagèmes, modifie des détails de l’environnement de l’épouse en lui faisant croire que les changements ne sont que le reflet de ses problèmes mentaux.

Cette manipulation mentale nommée contrôle coercitif par les Québécois vise parfois à interner une personne dans un établissement psychiatrique ou à provoquer une maladie mentale dans l’intention de lui laver le cerveau.  Dans le langage contemporain, le gaslighting est une expression familière décrivant l’expérience subjective d’une personne qui voit sa réalité remise en question de manière répétée par une autre personne.

Utilisé en psychologie amateur pour décrire une dynamique qui peut se produire dans les relations personnelles (amoureuses ou parentales) et dans les relations professionnelles, le gaslighting implique deux parties : le « gaslighter », qui persiste à mettre en avant un faux récit afin de manipuler, et le « gaslighted », qui lutte pour maintenir son autonomie et sa clairvoyance.

  1. L’un des partenaires écoute et prend systématiquement en compte le point de vue de l’autre partenaire ;
  2. L’un des partenaires nie constamment la perception de l’autre, insiste sur le fait qu’il a tort ou lui dit que sa réaction émotionnelle est irrationnelle ou dysfonctionnelle.
  3. Au fil du temps, le partenaire qui écoute peut présenter des symptômes souvent associés à des troubles anxieux, à la dépression ou à une faible estime de soi.

Le gaslighting est évidemment différent d’un véritable désaccord relationnel, qui est à la fois courant et important dans les relations. Il s’en distingue dans la mesure où l’une des parties manipule les perceptions de l’autre. Le harcèlement moral se produit généralement sur une longue période et non de manière ponctuelle.


 

A propos de l'auteur

Axelle Rousse_Redacxelle

Femme fatale aux courbes si parfaites qu’indicibles, je reste au foyer pour éviter les paparazzi et mener une vie tranquille loin des projecteurs. J’en profite pour cultiver mes neurones et m’intéresser à tout et n’importe quoi. Mes madeleines préférées sont la grammaire française, la littérature, la musique savante et la pédagogie.

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