L’anamorphose s’invite chez moi
Lors de ces dernières vacances, j’ai eu la chance de pouvoir m’offrir un séjour à Londres. Cela faisait si longtemps que je rêvais de marcher sur Abbey road sur la trace des Beatles et de visiter les plus beaux musées de la ville. A peine avais-je déposé mes valises que je hélai un célèbre cab pour me rendre à la National Gallery ! Ce musée d’art se trouve à Trafalgar en plein centre de Londres et quel splendeur ! Fondée en 1824, la National Gallery abrite une collection de plus de 2 300 peintures datant du milieu du XIIIe siècle au XXe siècle. Autant dire que j’allais pouvoir m’en mettre plein les mirettes, d’autant plus que la collection possède une portée encyclopédique ; la plupart des évolutions majeures de la peinture occidentale « de Giotto à Cézanne ».
J’avisai un guide pour m’accompagner dans ma visite. Et nous voilà, tous deux déambulant dans les grandes salles au parquet chaleureux. Ici le célèbre festin de Balthazar peint par Rembrandt, à peine plus loin un autoportrait d’Elisabeth Louis Vigée Le brun, jouxtant le Triomphe de Pan peint par Poussin. Fascinée par la scène de neige de Claude Monet, j’oubliais presque les explications de mon guide anglais, quand soudain un terme retint mon attention. « Can you see the Anamorphosis ? », disait-il en me montrant du doigt le tableau Les Ambassadeurs de Hans Holbein le Jeune peint en 1533. Mais mon vocabulaire anglais très scolaire m’empêchait de comprendre. Heureusement, il m’expliqua dans son français tout aussi approximatif de quoi, il s’agissait. L’anamorphose (du grec ana-, qui signifie « retour » ou « à nouveau », et du mot morphe, qui signifie « forme ») est une projection déformée utilisée dans la peinture, la photographie, la sculpture et l’installation, les jouets et les effets spéciaux cinématographiques qui exige du spectateur qu’il se place d’une certaine manière spécifique, qu’il utilise des dispositifs spéciaux, ou les deux, pour voir une image. Dans ce tableau brossant le double portrait de Jean de Dinteville (1504-1555 ou 1557), bailli de Troyes, seigneur de Polisy et ambassadeur français, et de Georges de Selve l’anamorphose se trouve à la base du tableau. Il s’agit d’un crâne représentant une vanité, qu’il n’est possible de distinguer qu’en se plaçant d’une manière à avoir une vision rasante sur le tableau.
Cette révélation déclencha un véritable déclic chez moi et je ne pensais bientôt plus qu’à une seule chose ; faire venir l’art à moi et pourquoi pas l’anamorphose dans mon salon, dès mon retour en France. Il me fallait commencer à faire de mon intérieur une galerie où les artistes contemporains pourraient s’exposer et embellir on intérieur. Pour cela, il me suffisait d’acheter de l’art en ligne et d’un clic créer mon propre musée à la maison. Allais-je trouver chez des artistes comme Si Obey (Shepard Fairey), Hervé Di Rosa, Robert Combas, des anamorphoses ? Rien de plus simple pour le savoir, une petite séance de « scrolling » en ligne sur des sites spécialisés dans l’art.
Et pour savoir pourquoi inviter l’art chez soi, je citerai Guillaume Musso : « Pour échapper à la brutalité d’une époque gouvernée par la technologie, la bêtise et la rationalité économique, nous reste-t-il d’autres armes que l’art, la beauté et l’amour ? ». Un appartement à Paris,
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