C’est de la gnognote
Hier, je suis allée flâner au centre-ville de ma petite cité médiévale. Ce n’est pas courant, mais le climat ensoleillé et printanier s’y prêtait. Léchant des vitrines, admirant les beaux présentoirs de bijoux et les riches collections d’été, je commentais à haute voix, pour mon accompagnateur de mari, les belles trouvailles que j’admirais. Oh ! quelle bague époustouflante. Ouah ! quel bracelet magnifique. Et lui de m’ignorer ou même pire de me répondre : Tout cela n’est que de la gnognote ! Quoi ? de la gnognote ? Sais-tu au moins d’où vient ce terme ?
La gnognote est un terme argotique souvent employé dans un contexte familier pour désigner quelque chose de négligeable, de minime ou de sans importance. Longtemps ce mot a désigné tout alcool bon marché. Il semblerait qu’il s’agisse d’un dérivé de « gnole, gnôle » avec un redoublement dépréciatif de la première syllabe, comme dans gugusse et guéguerre, auquel on ajoute le suffixe, tout aussi dépréciatif, -ote. En l’utilisant, pour qualifier un objet, on signifie qu’il ne vaut rien, pas grand-chose, et qu’il a peu de valeur. On peut aussi se servir de cette gnognote pour évoquer une tâche facile.
« Escalader l’Everest, c’est de la gnognote ! ».
Notez que si à l’instar d’Honoré de Balzac, vous souhaitez l’utiliser ce vocabulaire dans votre prose, il y a plusieurs variations orthographiques. Vous aurez à choisir entre gnognote, gnognotte, nioniotte.
Honoré a quant à lui tranché dans La Cousine Bette édité en 1846: « Josépha, c’est de la gnognote ! cria l’ancien commis-voyageur. »
Dans La chanson du Béret, écrite par Perchicot, en 1931, on pouvait entonner tout en jouant à la pelote basque :
Lorsque à Bayonne, on joue à la pelote,
C’est son béret que l’on jette au vainqueur,
Et ce béret c’est pas de la gnognote
Puisque dedans on a mis tout son cœur !
J’espère toutefois que vous ne qualifierez pas mon texte, d’article de gnognote !
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