La rose de Jéricho
L’appellation « rose de Jéricho » désigne deux plantes relativement semblables mais avec des implantations géographiques différentes : Asnastatica Hierochuntica et Asteriscus Hierochuntica (originaires de l’Afrique du Nord et du Proche Orient) d’une part et Selaginella lepidophylla (originaire du sud des Etats-Unis et du nord du Mexique, en Amérique du Nord, donc) d’autre part (mais en tout, il y aurait près de 700 espèces différentes).
Pour le reste, je trouve avec mon maigre bagage scientifique qu’elles se ressemblent beaucoup, mais si un aimable lecteur trouve des trucs à redire, il est le très bienvenu 😉
La particularité première de la rose de Jéricho, dont l’appellation fait allusion à la ville biblique de Jéricho qui tel le Phénix renaissait sans cesse de ses cendres, est d’être doté de la capacité de reviviscence (= propriété de certains végétaux qui peuvent, après avoir été longtemps desséchés, reprendre vie à l’humidité).
Attention à ne pas confondre cette capacité avec celle de résurrection (malgré quelques approximations), qui appartient au domaine de la religion et de la science-fiction… Il n’en reste pas moins que la rose de Jéricho est capable de survivre dans les milieux les plus arides et de s’y reproduire, complètement privée d’eau pendant de longues périodes : la plante se dessèche, et la sève se retirant de ses feuilles, elle se contracte jusqu’à devenir une pelote rabougrie.
Cette période de privation peut durer plusieurs mois, voire plus. Cette « plante de la résurrection » a longtemps été (est encore ?) un porte-bonheur, tantôt utilisé pour protéger les habitations des malheurs et des tourments, tantôt ressortie à chaque Noël pour rappeler la résurrection du Christ (surtout au Moyen Âge, paraît-il)
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La seconde particularité de la rose de Jéricho est sa capacité de déplacement : si le manque d’eau persiste, les racines de la plante se rétractent et libèrent la plante de son emprise au sol. Aidée par sa forme ronde, poussée par le vent, elle va alors tenter de trouver une zone plus humide, avant de s’y fixer de nouveau.
Encore une fois : je ne suis pas un scientifique et ce sont peut-être là deux phénomènes connus, mais je suis admiratif devant de telles capacités d’adaptation d’un végétal à son milieu et à ses contraintes.
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Lorsque la rose de Jéricho trouve une zone plus humide ou en cas de pluie, elle se déploie de manière assez rapide et impressionnante : en 30 minutes à 3 heures en fonction de l’espèce, elle s’ouvre et change même de couleur pour reverdir… Avis aux jardiniers en herbe privés de main verte !
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Lien vers une vidéo faite maison sur un écran (donc de qualité discutable) : vidéo !
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Article simultanément publié sur Memesprit !
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Player Killer is in Da House (http://fr.wikipedia.org/wiki/P.K. ) et peut déjà témoigner de la culture de Jéricho, vu que, avec l’aide de sa non moins talentueuse femme, il a déjà tué cette plante increvable : en UNE semaine!
Quant aux considérations botaniques, il se les réserve pour plus tard en faisant notamment remarquer qu’il est zoologiste sur le tard…
La résurrection n’est complètement du domaine de la science fiction. Il existe une petite bestiole, le tardigrade, qui peut mourir dans un état complètement desséché et ressuscité avec un peu d’eau. Voir http://fr.wikipedia.org/wiki/Tardigrada et surtout http://tumourrasmoinsbete.blogspot.com/2008/09/mardi-tardigradophilie.html
Et ressusciter avec « er » à la fin, c’est mieux.
Tiens, j’ai une lecture en commun avec Kae (l’EXCELLENT blog de Marion Montaigne, dont les dessins sont aussi vilains que le contenu est à mourir de rire)
Excellente, la plante qui peut se déplacer !
La reviviscence est un phénomène relativement « courant » si on fait attention, par exemple beaucoup de Mousses ( Bryophytes ) ont cette capacité de déshydratation extrême, qui peut aller jusqu’à laisser seulement 1% de la quantité d’eau totale du végétal !
Le végétal est alors en « vie ralentie », toutes les réactions métaboliques sont quasiment arrêtées, jusqu’à ce que les conditions redeviennent favorables.
(Le cas des Mousses est un petit peu différent, car celles-ci n’ont pas de racines, mais le phénomène reste le même)
« en anglais c’est tumbleweed ! »
Désolé, réflexe pérussien.
Interessant de voir une nouvelle fois la capacité des végétaux à s’adapter à tout. C’est tout simplement incroyable.
Je possède un tel végétal depuis plusieurs années et je ne m’en suis guère occupée jusqu’à ces dernières semaines où j’ai vraiment commencé à m’en occuper. Et celle-ci est repartie de plus belle jusq’à la prochaine occasion