Origine de l’expression  » Laissons dire, pourvu qu’on nous laisse faire ».

Cardinal de Mazarin

Sur son lit de mort, le Cardinal de Richelieu voulut recommander à Louis XIII un successeur digne de le remplacer à la tête des affaires.

L’inflexible Richelieu avait choisi un homme qui ne lui ressemblait guère.

Avec lui la royauté était devenue un pouvoir absolu, tous, qu’ils soient nobles ou non, durent se soumettre aux décisions du Cardinal. Les complots furent nombreux, les sentences de mort toujours exécutées malgré les appels à la clémence du Roi lui-même. Richelieu, conscient de l’inimitié, sinon de la haine qu’il avait suscitée chez les Français, avait écrit dans son testatment : »J’ai été sévère pour quelques uns afin d’être bon pour tous ».

Avec Mazarin, fait par le Cardinal Richelieu, le ton changea.

Pendant la Régence d’Anne d’Autriche, il acquit un pouvoir absolu sur l’esprit et, d’aucuns le pensent, sur le coeur de la Reine qui en fit son Premier Ministre sans lui en donner le titre.


Si Richelieu était inflexible, hautain, imbu de sa personne et de son rang, Mazarin était souple et accomodant, du moins en apparence. Selon un contemporain, « il était au désespoir que sa dignité de Cardinal ne lui permît pas de s’humilier autant qu’il l’eût souhaité ». Là où Richelieu se parait de la pourpre cardinalice, se déplaçant en grande pompe, Mazarin préférait aller « par les rues avec deux petits laquais seulement ».

Lorsque la Fronde éclata (1648-1652), il dut affronter « les Mazarinades », écrits satiriques de Scarron qui ne ménageait ni l’homme ni sa politique. Alors que Richelieu était d’une sévérité intraitable, Mazarin demeurait sourd aux moqueries et attaques, se plaisant à répéter : « Laissons dire, pourvu qu’on nous laisse faire ».

A sa mort, sa fortune personnelle, amassée en monnayant ses faveurs, s’élevait à quelque deux cent millions de francs, montrant ainsi que, si ce grand homme d’Etat avait agi pour le bien de la France, il n’en avait pas pour autant oublié son intérêt personnel.

 

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2 commentaires

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  • Il est amusant de noter que, si Richelieu est à l’origine de l’Académie Française, Mazarin n’est pas en reste dans le domaine de la culture et de la littérature, ayant laissé à la postérité la Bibliothèque Mazarine.

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