Prendre son pied
Au gré de mes abondantes lectures (papier et numériques), j’ai pu relever nombre d’origines quant à cette expression, origines aussi diverses que farfelues. Néanmoins, une explication revient souvent et semble tout à fait pertinente.
Tout d’abord, d’un point de vu strictement sexuel (sortez les enfants), l’origine de cette expression concerne majoritairement le plaisir féminin. En effet, il y a deux siècles, il était de coutume de représenter la femme à l’apogée de son plaisir en train de saisir son pied (pas toujours évident selon la position…). Dès lors nous tenons là un semblant d’explication.
Dans une autre explication, la notion de pied extrapole celle du simple 41 fillette. Car il s’agit ici de l’unité de mesure d’un autre âge, le pied, soit 33 cm environ en référence à la longueur (Rhôôô, bande de coquines !) d’un pied humain en moyenne. Si prendre son pied signifie donc prendre sa dose de plaisir lors de l’acte sexuel, il est préférable que les deux protagonistes (ou trois, ou quatre, chacun fait ce qu’il veut) aient du plaisir (hein, messieurs !), que tout le monde prenne sa part de jouissance. Et ici le mot part renvoie à l’origine de la chose.
« Prendre son fade« , voilà l’expression originelle. En argot ancien, fade, c’est le pied, mais aussi la part du butin. Il est normal donc, que dans l’affaire, tout le monde veuille grimper au rideau, avoir une récompense pour les efforts fournis, prendre sa part de plaisir, prendre son fade/pied, sa part du butin finalement.
C’est du temps des corsaires que l’expression fait écho jusqu’à nos jours. Quand ceux-ci rentraient au port avec les marchandises et richesses volées sur les mers (avec la « bénédiction » du Roi), le partage du butin était ainsi fait : Un tiers pour le Roi, un tiers pour l’armateur et un tiers pour les vilains corsaires à la jambe de bois. La méthode de partage consistait à faire des « tas » d’or de hauteur équivalente à un pied, donc environ 33 cm comme déjà précisé plus haut. Ainsi lorsqu’il prenaient leur pied, ils entraient donc en possession de cet argent avec un plaisir non dissimulé. Et puis la façon dont ils allaient dilapider ce salaire sur terre de manière très agréable assurément, laisse fort à penser qu’ils le prenaient vraiment, leur pied ! 🙂
D’une certaine manière, je pourrai bientôt dire à mon patron que j’aimerais bien prendre mon pied en avance 🙂 ? Je doute que celui-ci le prenne bien…
Très bon article !
Merci.
Oui, oublie ta demande à ton patron ! lol
C’est bon à savoir, merci 🙂
Pour la première explication (concernant les dames), dans ce cas pourquoi prendre SON pied, et pas SES pieds ? A moins qu’elles soient elles-mêmes de « vilaines corsaires à la jambe de bois » 😉
Possible Eusebe, possible… ^^
Excellent article, le meilleur que j’ai pû lire à vrai dire quant à sa tournure =)
@ Poulpy : Vraiment ? Euh… Merci ! 🙂
je connais une autre version tout a fait différente et venant de l’antiquité.
Dans la ville d’EPHESE Il existait (et il existe toujours) des gravures de pieds, gravées sur des pavés au sol, allant du port où amarraient les bateaux jusqu’à la maison de plaisir (le « bordel ») où les marins venaient rencontrer des prostituées. Les bourgeois de la ville avaient, eux, un chemin secret qui allait de la bibliothèque au même endroit.
Prendre le pied signifiait donc aller au bordel en suivant les gravures au sol.
Bruno