Le mot du mercredi : Proxémie
Prenons un peu de distance si vous le voulez bien. Proxémie (ou proxémique) est un terme féminin (et surtout une notion) inventé par l’anthropologue américain Edward T. Hall au début des années 60. La proxémie, c’est la distance physique qui s’installe entre deux ou plusieurs individus dès qu’il y a interaction (échange, conversation…). Cet espace devient donc révélateur des différences culturelles. Ca ne vous parle qu’à moitié ? Pas de panique, la suite va être plus limpide.
On note (enfin c’est surtout Hall qui a noté) que dans les pays latins les distances demeurent très courtes (ah, les chauds latins !). Mais pas aussi courtes que dans les pays africains où le contact est quasiment systématique. Par contre, japonais et habitants des pays nordiques ne se touchent que très rarement et préfèrent garder une bonne distance avec l’interlocuteur. Mais ces distances sont aussi soumises à l’environnement. Ainsi elles seront différentes selon le confinement. Vous en conviendrez, on ne se comporte pas de la même façon selon que l’on se trouve dans le métro, un ascenseur ou un jardin public.
Hall a déterminé quatre zones ou plutôt quatre distances que l’humain respecte presque instinctivement. Le passage de l’une à l’autre de ces zones n’est en fait qu’une modification sensorielle.
Il donne un exemple avec une étude effectuée sur des américains du nord-est du continent issus de la classe moyenne. La proxémie révèle ici que ces personnes considèrent que :
- La distance intime est raisonnable de 15 à 40 cm.
- La distance personnelle est acceptable de 45 cm à 1,25 m.
- La distance sociale de est convenable1,20 m à 3,60 m.
- La distance publique est tolérable de 3,60 m à 7,50 m.
Avec ma femme, j’ai eu des proxémies tellement faibles que la famille s’est agrandie ! 😛
C’est un phénomène avec lequel on joue au cinéma, la charge émotionnel étant plus grande dans un gros-plan. Cependant certains réalisateurs en abusent, ce qui affaibli son usage.
Parallèlement le visionnage sur un écran d’ordinateur dans les 50-70 cm de l’écran accentue parfois cet effet.
Une deuxième remarque, Tu mélange à un moment la communication haptique et la proxémie. La propension à se toucher n’est pas directement liée à la proxèmie. Les deux sont liées par des habitudes sociales.
Certes les japonais sont gênés rien qu’a l’idée de serrer la main d’un inconnu mais il ont sinon une proxèmie assez faible du à une habitude sociale de forte densité de population.
A contrario, les peuple nomades des steppes et les Inuits/Yupiks/Aleuts (il parait qu’on à plus le droit de dire esquimaux) vivent avec une très faible densité de population et ont une proxémie particulièrement grande
Est ce une façon d’annoncer un heureux événement récent ?
Point du tout. J’ai terminé de travailler pour la France. 😉