Le mot du mercredi : Concussion
Voilà un terme pour une fois bien d’actualité même s’il vient tout de même du latin concussere, secouer. Etymologiquement, une concussion est donc un ébranlement (non, je ne piperai mot), une secousse (silence de missionnaire là aussi). Et sa construction prête à sourire : Con – cu – ssion. Ah, ah, ah, qu’est-ce qu’on a envie de rire ! Non ? Bon ok, ce n’est pas si drôle que ça. Et sa définition actuelle n’a d’ailleurs pas de teneur non plus à se taper les fesses sur la commode. La concussion existe depuis des lustres, ce n’est pas une affaire nouvelle. Mais avec internet et son hyper médiatisation de l’information, on a l’impression que ce sont des dizaines de cas qui sont mis en pleine lumière au quotidien.
Car il est ici question, de flouze, de pépettes, de pognon, d’oseille. La concussion est synonyme de prévarication (quoi ?). Bon, la concussion, c’est la perception illicite d’argent par un agent public alors qu’il sait pertinemment qu’il ne lui est pas du. C’est généralement une extorsion sans bourre-pifs, sans violence physique, via l’abus de pouvoirs réels ou fictifs, parsemée d’une bonne dose d’intimidation.
De nos jours, la loi punit les fonctionnaires de 5 ans de prison et 500 000 € d’amende s’ils sont reconnus de concussion. Un moindre mal me direz-vous car sous l’Ancien Régime, ce délit était passible de la peine capitale. Dante Alighieri (oui celui de La Divine Comédie) sera condamné pour cela au bûcher en 1302 (finalement exilé). Le trésorier de Philippe V, en 1322, sera torturé à mort. En 1527, le surintendant des finances de François 1er finira la corde au cou. Fabre d’Eglantine (auteur de « Il pleut Bergère ») goutera lui de la guillotine sous la Révolution.
Pourtant, on a l’impression qu’une concussionite aigüe anime notre monde actuel à divers degrés et que cela n’est pas près de prendre fin…
merci. bravo.