Le mot du mercredi : Vernissage
Vous avez bien lu, il n’y a pas de piège, le mot du mercredi est bien vernissage. Je ne vous ferai pas l’affront de vous en donner la définition. Mais ici nous ne discuterons pas des volets de mémé Josette qui, bouffés par le gel et la pluie (les volets hein, pas mémé. Quoique), ont bien besoin d’une cure de rajeunissement (les volets hein, pas mémé. Quoique). Et nous disserterons encore moins des ongles des pieds de votre copine qui, en ces beaux jours revenus, recommencent à arborer des peintures dignes de certaines oeuvres exposées à la FIAC, genre t’y comprends rien mais tu dis quand même que c’est beau, parce que c’est ta copine et que ces derniers temps t’es assez tendu du slip.
Ce mot du mercredi sera juste prétexte à vous expliquer l’utilisation systématique du terme dès lors que l’on parle d’une exposition de peinture (mais plus largement d’arts divers de nos jours).
Le XIXe siècle (et le début du XXe) a fait incontestablement de Paris la vitrine internationale de l’art et notamment de la peinture. Avant d’exposer ses oeuvres à tout le public, il était de mise pour l’artiste d’organiser une avant-première où seuls les gens dits importants (les pleins de fric de tous bords, les collectionneurs, les critiques, la presse…) avaient accès. Il fallait donc faire très bonne impression. Vernir un tableau, c’est le protéger de l’épreuve du temps, mais pas seulement. Et c’est lors de cette avant-première que les artistes de l’époque vernissaient leurs tableaux. Mais pourquoi pas quelques jours avant ? Parce que le vernis, s’il protège, peut aussi jouer des tours. La peinture à l’huile peut parfois avoir des réactions assez inattendues avec le vernis. Inattendues, mais pas immédiates. Un jaunissement général peut apparaitre, une couleur peut prendre une autre teinte mais seulement dans les semaines qui suivront l’application du vernis. Ainsi en vernissant leurs oeuvres lors de ce premier jour d’exposition, les peintres évitaient de proposer un tableau dénaturé. De plus, cette couche fraîche de vernis venait vivifier la peinture, un atout supplémentaire pour espérer une vente.
Alors même si aujourd’hui les oeuvres sont vernies bien avant, cette journée particulière a donc conservé l’appellation de vernissage bien que de nos jours, on devrait plus l’intituler marathon du petit four décongelé et du mauvais champagne… où, au final, les peintures les plus originales sont à contempler dans les cuvettes des toilettes de la salle d’expo en fin de journée…
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