Le sapiteur
Lors de ma dernière entrevue avec mon avocat, celui-ci m’enjoignait de prendre un rendez-vous avec un sapiteur afin de faire avancer mon affaire. Un quoi ? Afin de vous éviter d’avoir l’air aussi blond(e) que moi lorsque j’ai demandé à l’homme de loi ce qu’était un sapiteur, je vais vous l’expliquer succinctement.
Coincé entre le Sapis (fleuve d’Italie) et le Sapocou (monnaie de compte de l’île de Java) dans le dictionnaire de l’Académie Française de 1842, notre sapiteur est un nom masculin signifiant sage, expert, savant. Il s’agit aussi d’un ancien terme juridique qui désignait une personne ayant des connaissances pointues dans des réalités locales (point précis) que les experts étaient autorisés à consulter.
L’étymologie du mot nous en dit un peu plus sur la fonction de ce cher sapiteur qu’il me faudra bientôt voir. Le terme tient son origine du bas-latin « sapitorem » (à ne pas confondre avec le porte-jarretelle du quartier latin !), homme qui sait évaluer et du latin « sapere » ; savoir, être habile.
Donc dans mon cas, mon avocat avait jugé qu’il était à la limite de ses qualifications (euh…je ne suis pas si compliquée que ça !) et qu’il lui fallait faire appel à une personne compétente nommée « sapiteur ». C’est-à-dire un « individu qui sait », une personne qui s’y connait en blonde dans un domaine précis. C’est une sorte de technicien spécialisé dont les compétences et l’expertise seront utiles à l’avancement d’une procédure judiciaire.
Dans le cas d’un litige concernant par exemple un problème de coloration blonde-platine ayant dégénéré et malheureusement brûlé le cuir-chevelu et la moquette de sa cliente, l’avocat pas inique pour deux sous (et parfois beaucoup plus !), lors de la procédure amiable pourrait faire appel à un fabricant de ladite teinture ou à un chimiste au fait des mélanges ammoniaqués.
Bon rassurez-vous je n’ai pas la chevelure grillée, je suis une vraie blonde, mais il me faut tout de même prendre mon rendez-vous avec mon sapiteur !
Bonjour Axelle ,
vos courbes sont se qu’elles sont, mais vos neurones étalés joyeusement dans cet article m’ont amusés et instruits. Joli terme que celui de sapiteur, qui m’a aussi interpellé, car voyez vous, la collecte de subsides pour nos chères administrations étant ce qu’elle est (grasse), être sapiteur vous classe en profession libérale non réglementée, mais redevable quand même. Faut pas pousser le sapiteur dans l’irraisonnable !
L’utilisation de termes sexistes, sous forme humoristique (sic) apparemment, est-elle utile aux explications ? Nous pourrions nous en passer @sexistepasnotregenre