Les puissances de ma voiture
Vous êtes-vous déjà demandé par quel miracle, après avoir acheté une voiture de 110 chevaux chez un concessionnaire, vous vous retrouvez avec une voiture de 7 chevaux lors de l’établissement de votre certificat d’immatriculation ? L’Etat vous aurait-il subtilisé 103 chevaux au passage pour les mettre dans ses écuries ? Non, bien sûr ! Mais il faut savoir que votre voiture à deux puissances…
Rêves de puissance !
Si vous lisez de temps à autre des revues automobiles, vous avez remarqué que la puissance des moteurs y est souvent mise en avant. Mais que représente cette puissance tant convoitée ? Ce terme vient de « puissant », du latin « potentia », qui est la capacité à exercer un pouvoir sur autrui. En mécanique il s’agit de toute force nécessaire pour équilibrer ou vaincre une autre force. La puissance d’un moteur est directement liée au couple moteur qui permet d’avoir des reprises vigoureuses, notamment en cas de dépassement. Plus de puissance, c’est plus de couple. Elle vainc ainsi les forces de frottement de la route, de l’air, l’inertie du véhicule : elle met en mouvement !
Les chevaux de Monsieur Watt marchent à la vapeur…
L’unité de mesure du système international (ISO) est le Watt (symbole : W), de l’ingénieur écossais James Watt (1736-1819). Lorsque les valeurs sont élevées comme pour un moteur de voiture, on prendra le kilowatt (kW) où 1 kW vaut 1000 W. Toutefois, l’automobile est née à la fin du XIXème siècle et dans la vie courante, on est plus habitué à l’unité historique : le cheval vapeur (symbole : ch). Le cheval vapeur métrique vaut environ 736 W et c’est la norme allemande DIN (Deutsches Institut für Normung) qui défini la puissance mécanique des moteurs thermiques automobile aujourd’hui. C’est d’elle dont vous parle le vendeur, des étoiles plein les yeux, pour vous mettre en émoi : « voyez cher monsieur, cette ami 6 développe la belle puissance de 20 ch ! ».
La deuxième puissance ?… Celle de l’Etat !
Tout serait relativement simple si nous arrêtions là ! Mais l’automobile est aussi une ressource fiscale depuis 1956. Le calcul prend alors en compte le nombre de cylindres, la course des pistons, l’alésage, la fréquence de rotation et bien d’autres choses encore. Après avoir changé une fois son mode de calcul pour s’adapter à l’évolution technologique des moteurs, la direction générale des Finances publiques adopte en 1998 une formule européenne pour déterminer la puissance fiscale. Exprimée en chevaux fiscaux (symbole : CV), elle tient compte de la puissance mécanique en kilowatts et des rejets en dioxyde de carbone (CO2) en grammes par kilomètre. Elle permet d’établir une taxe régionale sur l’obtention du certificat de circulation. Elle prise en compte aussi par les assureurs pour établir votre prime d’assurance. C’est elle qui vous ramène les pieds sur terre lorsque vous reluquez le modèle sportif de la gamme : « …et, cher monsieur, vous restez un père de famille économe. Cette ami 6 fait 3 CV ! »
Quel rêve !
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