Diabolus in musica ou le diable incarné dans la musique

Nous sommes au Moyen-âge, période pendant laquelle des théoriciens de la musique commencent à structurer leurs connaissances en la matière.  Guido D’Arezzo proposera même une des premières tentatives de notation musicale sur l’ancêtre de la portée, outil très utile au solfège moderne !

Ce moine met, en outre, en place un système musical sur lequel le système tonal posera ses bases. Mais voilà ! A croire que ce musicien antique n’appréciait pas tous les intervalles, il oublia de façon bien consciencieuse d’y intégrer le triton (intervalle de quarte augmentée). Belle place fut donnée aux quartes, quintes des intervalles jugés plus agréables à écouter. De fait, le diable dans la musique était désigné : l’intervalle de triton ! Enigmatique, fascinant et entouré de fantasmes, le diabolus in musica (nom qu’il reçut d’un grand théoricien spécialiste de la composition, Johann Fux) a laissé une marque indélébile dans l’histoire de la musique.

N’en déplaise à Guido d’Arezzo et à l’Eglise qui le proscrit (oralement), ce triton pas si diabolique que ça vint orner depuis le Moyen-âge, les mélodies des musiciens téméraires (même celles du grand Jean-Sébastien Bach et du génial Mozart !) ne se laissa pas déloger ainsi, pour une raison aussi banale que sa complexité harmonique ! Tous les styles de musique accueillent aujourd’hui, ses sonorités particulières.  On retrouve ainsi, ce triton barbottant dans les partitions de jazz et même sur les pupitres des groupes de rock Métal alors que longtemps il fut écarté des bonnes mœurs musicales !

En analysant les apparitions de ce triton « infernal », il faut admettre que la légende l’entourant provient principalement de la tension qu’il crée, de sa sonorité étonnante et de la difficulté pour le compositeur, à trouver une bonne résolution harmonique à cet intervalle.  On comprend donc, qu’il soit couramment utilisé pour obtenir un effet de surprise et déstabiliser les auditeurs ! Bien entendu, certaines descriptions musicales « diaboliques et infernales » ne manquent pas de s’appuyer sur le Diabolus in Musica » pour obtenir l’effet souhaité.  L’un des meilleurs exemples est sans doute, l’utilisation que Berlioz en fait dans sa Damnation de Faust qui sans aucun doute, vous procurera un véritable orgasme cutané.

A propos de l'auteur

Axelle Rousse_Redacxelle

Femme fatale aux courbes si parfaites qu’indicibles, je reste au foyer pour éviter les paparazzi et mener une vie tranquille loin des projecteurs. J’en profite pour cultiver mes neurones et m’intéresser à tout et n’importe quoi. Mes madeleines préférées sont la grammaire française, la littérature, la musique savante et la pédagogie.

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