La disparation de l’entomofaune expliquée par l’effet pare-brise
Si vous êtes nés avant les années 2000 et que vous avez voyagé en voiture régulièrement, il est fort probable que vous représentiez un témoin privilégié de la diminution de l’entomofaune et que vous l’ayez constaté grâce à l’effet pare-brise.
Tour d’abord, qu’est-ce que l’entomofaune ?
Si l’on se réfère à la définition du wiktionnaire, en zoologie, l’entomofaune est l’ensemble des insectes d’un pays, d’une région. L’entomofaune englobe les insectes et les autres arthropodes, ainsi que les ptérygotes (avec des ailles) et les aptérygotes (dépourvus d’ailes). L’étymologie de ce terme scientifique dérive du grec ancien éntoma (« insectes ») et du latin Faunus, une divinité champêtre.
Mais que vient faire le pare-brise de votre automobile dans cette histoire de disparition d’insectes ?
Eh bien…Plusieurs études ont révélé grâce à l’observation des pare-brise de voitures que l’entomofaune était sur le déclin depuis le début du XXIème siècle. Alors qu’avant les années 2000, après un long voyage, il était plus qu’indispensable de nettoyer son pare-brise, parce qu’il était maculé d’insectes écrasés au passage des véhicules, le geste est devenu inutile. Preuve que l’entomofaune avait bel et bien disparu.
Une étude (de pare-brise) réalisée au Danemark a montré que l’abondance des insectes basée sur les insectes tués sur le carreau des Danois a diminué de 80 % entre 1997 et 2017 !
Figurez-vous qu’au Royaume-Uni, ce n’est pas mieux pour les pare-brise et plaques d’immatriculation ! En 2004, la Royal Society for the Protection of Birds (RSPB) a invité près de 40 000 conducteurs soucieux de la protection de l’environnement à compter les insectes éclaboussant les plaques d’immatriculation de leur véhicule cet été. Cette enquête de masse sur le déclin possible des insectes, le Big Bug Count, s’est déroulé au Royaume-Uni tout au long du mois de juin, et les résultats semblent confirmer les soupçons selon lesquels le nombre d’insectes a chuté. À l’aide d’une grille de comptage en carton appelée « splatomètre », ils ont enregistré 324 814 « splats », soit une moyenne d’un insecte écrasé tous les cinq miles, alors qu’au cours des étés d’il y a une cinquantaine d’années, les capots et les pare-brise des voitures se retrouvaient rapidement incrustés de corps minuscules.
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