Les matassins et leur matassinade
Les matassins est le nom donné à certains danseurs lorsqu’ils pratiquaient un type de danse en France et dans d’autres parties de l’Europe, en particulier aux XVIe et XVIIe siècles. La chorégraphie, souvent liée à des simulacres de combat ou à des spectacles burlesques mettait en scène des hommes vêtus d’armures. Elle s’inspirait des anciennes danses pyrrhiques, qui imitaient les exercices militaires, et était parfois appelée danse des bouffons. La danse elle-même a probablement aussi été influencée par la moresca italienne (danse mauresque), plus festive que la danse de Pyrrhus. Leur popularité s’est maintenue dans diverses villes européennes jusqu’au début du XVIIIe siècle. Elle s’est accrue à la fin de la Renaissance, en particulier en France, où elles sont devenues un élément essentiel des divertissements de la cour
Les matassinades étaient généralement interprétées par quatre danseurs – parfois tous des hommes, mais parfois aussi deux hommes et deux femmes – qui alternaient entre des figures chorégraphiées et des combats mis en scène avec des épées et des boucliers. Ces danses ont été intégrées dans des représentations théâtrales et des ballets, notamment dans la comédie-ballet de Molière, Monsieur de Pourceaugnac, où les éléments comiques et physiques de la danse ont été utilisés pour renforcer l’absurdité de la pièce.
Jehan Tabourot (Thoinot Arbeau), théoricien de la danse qui publie Orchésographie en 1588, détaille les matassins en illustrant leur tenue : les danseurs portaient une armure légère, ornée de franges de taffetas aux épaules et à la taille, des casques en papier doré et des grelots aux jambes. La danse était divisée en sections, alternant entre des figures chorégraphiées et des combats mis en scène. Les séquences de combat simulé, tout en paraissant chaotiques, étaient très structurées, symbolisant à la fois les origines martiales de la danse et la nature ludique ou théâtrale des divertissements de cour de la Renaissance
Comme l’a noté le théoricien de la danse Jehan Tabourot , les interprètes portaient des costumes colorés, souvent très élaborés. Les vêtements ressemblant à des armures étaient plus décoratifs que fonctionnels, conçus pour donner de l’allure à la danse plutôt que pour fournir une véritable protection. Les casques en papier doré et les cloches autour des jambes des danseurs renforçaient l’impact visuel et auditif de leurs mouvements, rendant les danses vivantes et attrayantes. Les épées utilisées dans ces spectacles étaient souvent réelles mais émoussées, et les séquences de combat étaient soigneusement chorégraphiées pour éviter les blessures.
Au XVIIIe siècle, la danse avait perdu de sa popularité, mais elle a laissé un héritage durable sur les traditions de danse européennes, influençant les formes ultérieures de danses théâtrales et folkloriques.
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