La SDN, premier organisme mondial pour la Paix

Si tout le monde connait aujourd’hui l’Organisation des Nations Unies (ONU pour les intimes), beaucoup ont oublié son prédécesseur, la Société Des Nations (SDN), le premier organisme mondial « pour la paix ».

Historique de la création d’un organisme mondial pour la paix

L’idée d’un organisme-mondial-pour-la-paix remonte plus ou moins à 1795 avec la parution de Vers la paix perpétuelle d’Emmanuel Kant.

La première société-internationale-pour-la-paix vit le jour en 1892 et prit le nom de Bureau International de la Paix, son principal mérite fut de recevoir le prix Nobel de la paix en 1910 (six de ses membres le reçurent également entre 1902 et 1913), elle existe encore aujourd’hui, mais son activité est assez réduite.

Premier siège de la SDN à Genève.

Naissance de la SDN

La Société Des Nations naquit officiellement le 11 avril 1919, avec la signature du Traité de la SDN. Elle tint sa première réunion le 10 janvier 1920 à Londres, plaça son siège à Genève le premier novembre 1920 et y fit sa première assemblée générale le 15 novembre de la même année, laquelle rassembla les représentants de 41 nations (la SDN comptera à son apogée, en 1934-35 soixante membres).

Zoom dans l’intimité de la Société des Nations

Le traité de la SDN, composé de 26 articles s’axait sur trois points principaux définissant les buts fondamentaux de l’organisation :


  • Respecter et faire respecter le droit international.
  • Abolir la diplomatie secrète.
  • Résoudre les diplomatiquement en se plaçant en arbitre impartial.

La SDN se composait de quatre organes principaux :

  • L’assemblée, réunissant les représentants des nations pour débattre de la paix dans le monde, de la possible entrée de nouveaux membres dans la société et des questions économiques.
  • Le conseil, doté des mêmes pouvoirs que l’assemblée (plus un pouvoir de décision sur les questions des mandats et des ethnies), mais composé de quatre puis cinq membres permanents (France, Grande-Bretagne, Italie, Japon puis Allemagne), et de neuf membres facultatifs.
  •  Le secrétariat, composé d’un président et de 670 secrétaires, il a pour but de seconder l’assemblée (et, officieusement, de se charger de la paperasse).
  •  La cour permanente de justice internationale de la Haye, dont l’objectif est de juger les affaires soumise à un examen par la SDN.

Toutes les actions de la SDN devaient être ratifiées par un vote à l’unanimité du conseil et un vote majoritaire de l’assemblée.

Succès et échecs de la SDN

La SDN connut (bien qu’on en parle assez peu) un certain nombre de succès ; les crises des îles Åland, de l’Albanie, de l’Autriche et de la Haute-Silésie, de Memel, de la Sarre, de Mossoul, du sandjak d’Alexandrette, du Liberia et de la guerre colombo-péruvienne.

Elle connut aussi dans les années 1930 de sérieux revers, notamment l’invasion de l’Abyssinie par l’Italie fasciste en 1935, le réarmement de l’Allemagne en 1935-36, la guerre civile espagnole en 1936-39 et la deuxième guerre sino-japonaise.

Ce qui est fort dommage puisque ce sont précisément ces événements qui conduisirent à la seconde guerre mondiale.

La principale raison pour laquelle la SDN rencontra tous ces échecs fut qu’elle n’avait aucune force armée d’interposition (tel que les casques bleus de l’ONU), ce qui la rendait dépendante des grandes puissances de l’époque, ou comme l’a dit Mussolini (excusez la référence) «  la Société des Nations est très efficace quand les moineaux crient, mais plus du tout quand les aigles attaquent ».

La SDN est morte, vive l’ONU !

Mise en sommeil pendant la seconde guerre mondiale, la Société Des Nations fut officiellement dissoute en 1946, et remplacée par l’Organisation des Nations Unies, dont nous vous conterons l’histoire sans doute une autre fois…avant sa mort !

 

A propos de l'auteur

Axelle Rousse_Redacxelle

Femme fatale aux courbes si parfaites qu’indicibles, je reste au foyer pour éviter les paparazzi et mener une vie tranquille loin des projecteurs. J’en profite pour cultiver mes neurones et m’intéresser à tout et n’importe quoi. Mes madeleines préférées sont la grammaire française, la littérature, la musique savante et la pédagogie.

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