Le procès est dans le sac

Il n’est pas question pour moi de me faire l’avocat du diable ou de me mêler de vos affaires…juridiques. Je voudrais simplement, aujourd’hui, vous présenter le sac de procès.

Utilisé sous l’Ancien Régime, ce simple sac fait de toile de jute, de chanvre ou de cuir permettait d’archiver toutes les pièces et documents concernant une affaire judiciaire. On pouvait donc y ranger l’ensemble des pièces utiles dans le cadre d’un procès. Il contenait à des fins d’archivage, les dépositions et requêtes, les copies des documents paraphées par les procureurs mais aussi toutes les pièces à conviction.

Plusieurs expressions, devenues courantes aujourd’hui dans la langue française, tirent leur origine de ce petit sac de toile sans prétention !

Une affaire pendante :

Lorsqu’une affaire juridique était terminée, tous les documents utilisés à cette occasion étaient archivés dans le sac, lui-même suspendu au mur dans le cabinet de l’avocat ou dans les greffes. Il s’agissait de mettre les précieux parchemins hors de portée des dents acérées des rongeurs.


Dans ce tableau de Pierre Brueghel le Jeune, on peut distinguer plus d’un sac de procès suspendu au mur.

L’affaire est dans le sac :

Cette locution fait référence au moment où le dossier était complètement « monté », lorsque les différentes pièces se trouvaient archivées dans la sacoche scellée.

Vider son sac :

Lors de l’audience, le sac était décroché pour que l’avocat puisse plaider en « vidant sons sac », c’est-à-dire en sortant les documents utiles à sa plaidoirie.

Avoir plus d’un tour dans son sac :

Lorsqu’un juriste se montrait rusé et très doué dans l’exploitation des pièces à conviction, on disait qu’il avait plus d’un tour dans son sac…à procès !

La didascalie de l’incipit (juste après les 3 coups !) de la pièce de théâtre « Les Plaideurs » de Jean Racine fait référence à ce sac de procès.

A C T E   I.
S C È N E   PREMIERE.
PETIT JEAN traînant un gros sac de procès.

A propos de l'auteur

Axelle Rousse_Redacxelle

Femme fatale aux courbes si parfaites qu’indicibles, je reste au foyer pour éviter les paparazzi et mener une vie tranquille loin des projecteurs. J’en profite pour cultiver mes neurones et m’intéresser à tout et n’importe quoi. Mes madeleines préférées sont la grammaire française, la littérature, la musique savante et la pédagogie.

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