Peut-il exister une nouvelle couleur ?
En fait, une couleur n’existe que parce que nous en percevons la lumière qu’elle renvoie. La lumière étant une onde (NON, je ne dirais rien sur la dualité onde/particule de la lumière), une couleur correspond en fait à une certaine longueur d’onde. Le spectre (pas le fantôme) de la lumière visible s’étend de 400 à 800 nm de longueur d’onde, du rouge au violet. De fait, si une nouvelle couleur existe, elle se trouve en dehors de cet intervalle, et donc, nous ne pouvons pas la voir.
Maintenant, quid d’IMAGINER une nouvelle couleur ? En théorie, il serait possible de le faire (je n’ai pas trouvé d’éléments prouvant le contraire mais comme je sais que cela ne justifie rien, je laisse le soin aux commentaires de statuer là-dessus) mais on ne pourrait pas la représenter, ou plus exactement, pas la voir, puisque notre œil n’est pas « équipé » pour.
En littérature, Terry Prattchet, dans sa série du Disque-monde, a inventé l’octarine, qui est « une sorte de jaune-pourpre verdâtre fluorescent ». Allez, faites un petit effort…
En même temps, quand on sait que Toshop propose parfois 2 millions de nuances pour la même couleur… Pourquoi s’embêter à aller en chercher une autre ?
😀 oui mais on se demande s’il y a bien une autre, personnellement je suis persuadée qu’il y en a beaucoup, parce que les fréquences d’onde que nous pouvons voir avec notre œil sont limitées et contenues dans l’intervalle que vous avez précisé, donc en dehors de cet intervalle, d’autres couleurs peuvent exister éventuellement, c juste qu’on ne les voit pas:(
En fait, la réponse à la question dépend essentiellement de celle donnée à une autre question : « Qu’est-ce qu’une couleur ? »
Il existe deux définitions du mot « couleur » :
1/ « une couleur correspond en fait à une certaine longueur d’onde […] de 400 à 800 nm […], du rouge au violet » (rayonnement monochromatique… chroma… couleur ^^) ;
2/ sensation physiologique produite par l’activation des cônes de la rétine humaine puis des neurones afférents.
L’article adopte explicitement la définition 1 qui, de par son caractère restrictif, interdit l’existence de nouvelles couleurs.
Il aurait été cependant intéressant de préciser que, de par cette définition :
• les nuances de magenta (« ligne des pourpres ») ne sont pas des couleurs (mélange de deux fréquences, une du côté rouge et l’autre du côté bleu du spectre) ;
• le noir, le blanc et les nuances de gris ne sont pas des couleurs (mélange d’au moins 3 fréquences bien choisies, voire d’une infinité avec tout le spectre présent, cf. lumière blanche du Soleil et sa décomposition par prisme ou goutte de pluie).
Avec la définition 2 (avec laquelle le pourpre, le noir et le blanc sont cette fois bien des couleurs), il existe deux nouveaux types de « nouvelles couleurs » :
• les couleurs imaginaires (http://en.wikipedia.org/wiki/Imaginary_color) qui ne font intervenir que l’activation des cônes ;
• les couleurs impossibles (http://en.wikipedia.org/wiki/Impossible_colors) qui font également intervenir les neurones afférents aux cônes.
Pour le premier cas, c’est simple à comprendre : les trois types de cônes sont sensibles sur de larges gammes de fréquence qui se chevauchent, et le vert étant au milieu du spectre, il est impossible d’activer uniquement les cônes verts sans activer au moins un peu les cônes rouges ou bleus.
Un « vert imaginaire » est donc ce que l’on percevrait si on pouvait activer uniquement les cônes verts sans faire réagir les autres, idem pour le rouge et le bleu (mais ces dernières étant aux bords du spectre, on peut assez facilement ne (presque) pas activer les autres cônes).
Je pense que c’est aujourd’hui technologiquement faisable, à base de lasers et de suivi des mouvements oculaires ^^ ; on peut aussi, de manière bien plus accessible, se baser sur la « fatigue » des cônes d’une couleur, afin qu’ils ne soient plus activés quand ils devraient l’être.
Pour le second cas, l’explication est un poil plus compliquée.
En effet, après l’activation des 3 types de cônes L (« rouge »), M (« vert ») et S (« bleu ») (c’est d’ailleurs sur cette base qu’est établi le système colorimétrique RVB), les cellules ganglionnaires du corps géniculé latéral vont opérer un changement de base (oups, voilà que je parle d’espaces vectoriels ^^ »…) très similaire à celui utilisé pour passer du RVB au YUV :
• la voie magnocellulaire M combine les trois cônes de manière à peu près équivalente afin de n’être plus sensible qu’à la luminance (en gros, c’est le Y du YUV) ;
• la voie parvocellulaire P est sensible au contraste rouge/vert sans s’occuper du bleu (il y a aussi un travail de contraste centre/périphérie, mais ça dépasse du cadre des couleurs) (en gros, c’est le V du YUV) ;
• la voie koniocellulaire K est sensible au contraste bleu/jaune (ce dernier étant la « moyenne » du rouge et du vert) (en gros, c’est le U du YUV).
Et donc, à cause de ces dernières, on ne peut pas voir de « rouge verdâtre », de « vert rougeâtre », de « bleu jaunâtre » ni de « jaune bleuâtre »… mais en se débrouillant bien, on peut apparemment quand même voir ces couleurs impossibles ! (Voir http://cns.bu.edu/~yazdan/Papers/GenaArashRheaEnnio11.pdf)
En fait, la réponse à la question dépend essentiellement de celle donnée à une autre question : « Qu’est-ce qu’une couleur ? »
Il existe deux définitions du mot « couleur » :
1/ « une couleur correspond en fait à une certaine longueur d’onde […] de 400 à 800 nm […], du rouge au violet » (rayonnement monochromatique… chroma… couleur ^^) ;
2/ sensation physiologique produite par l’activation des cônes de la rétine humaine puis des neurones afférents.
L’article adopte explicitement la définition 1 qui, de par son caractère restrictif, interdit l’existence de nouvelles couleurs.
Il aurait été cependant intéressant de préciser que, de par cette définition :
• les nuances de magenta (« ligne des pourpres ») ne sont pas des couleurs (mélange de deux fréquences, une du côté rouge et l’autre du côté bleu du spectre) ;
• le noir, le blanc et les nuances de gris ne sont pas des couleurs (mélange d’au moins 3 fréquences bien choisies, voire d’une infinité avec tout le spectre présent, cf. lumière blanche du Soleil et sa décomposition par prisme ou goutte de pluie).
Avec la définition 2 (avec laquelle le pourpre, le noir et le blanc sont cette fois bien des couleurs), il existe deux nouveaux types de « nouvelles couleurs » :
• les couleurs imaginaires (http://en.wikipedia.org/wiki/Imaginary_color) qui ne font intervenir que l’activation des cônes ;
• les couleurs impossibles (http://en.wikipedia.org/wiki/Impossible_colors) qui font également intervenir les neurones afférents aux cônes.
Pour le premier cas, c’est simple à comprendre : les trois types de cônes sont sensibles sur de larges gammes de fréquence qui se chevauchent, et le vert étant au milieu du spectre, il est impossible d’activer uniquement les cônes verts sans activer au moins un peu les cônes rouges ou bleus.
Un « vert imaginaire » est donc ce que l’on percevrait si on pouvait activer uniquement les cônes verts sans faire réagir les autres, idem pour le rouge et le bleu (mais ces dernières étant aux bords du spectre, on peut assez facilement ne (presque) pas activer les autres cônes).
Je pense que c’est aujourd’hui technologiquement faisable, à base de lasers et de suivi des mouvements oculaires ^^ ; on peut aussi, de manière bien plus accessible, se baser sur la « fatigue » des cônes d’une couleur, afin qu’ils ne soient plus activés quand ils devraient l’être.
Pour le second cas, l’explication est un poil plus compliquée.
En effet, après l’activation des 3 types de cônes L (« rouge »), M (« vert ») et S (« bleu ») (c’est d’ailleurs sur cette base qu’est établi le système colorimétrique RVB), les cellules ganglionnaires du corps géniculé latéral vont opérer un changement de base (oups, voilà que je parle d’espaces vectoriels ^^ »…) très similaire à celui utilisé pour passer du RVB au YUV :
• la voie magnocellulaire M combine les trois cônes de manière à peu près équivalente afin de n’être plus sensible qu’à la luminance (en gros, c’est le Y du YUV) ;
• la voie parvocellulaire P est sensible au contraste rouge/vert sans s’occuper du bleu (il y a aussi un travail de contraste centre/périphérie, mais ça dépasse du cadre des couleurs) (en gros, c’est le V du YUV) ;
• la voie koniocellulaire K est sensible au contraste bleu/jaune (ce dernier étant la « moyenne » du rouge et du vert) (en gros, c’est le U du YUV).
Et donc, à cause de ces dernières, on ne peut pas voir de « rouge verdâtre », de « vert rougeâtre », de « bleu jaunâtre » ni de « jaune bleuâtre »… mais en se débrouillant bien, on peut apparemment quand même voir ces couleurs impossibles ! (Voir http://cns.bu.edu/~yazdan/Papers/GenaArashRheaEnnio11.pdf)
Je crois me souvenir que les abeilles voient les ultra violets. Il doit y avoir un tas d’autres animaux qui ne voient pas la même partie du spectre lumineux je pense.
C’est la 4e fois que j’essaie d’envoyer mon commentaire, il semble être bloqué par un quelconque filtre anti-spam mal configuré : pourriez-vous vérifier SVP ?
Merci.
« une couleur correspond en fait à une certaine longueur d’onde »
ce n’est pas réellement vrai. Par exemple le magenta n’a pas d’équivalent monochromatique.
Une couleur est juste une perception de notre œil et une interprétation par notre cerveau. Pour cela nous avons des cônes qui absorbent différemment les longueurs d’ondes : http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Spectre_absorption_des_cones.svg
Je vais me faire un peu d’auto-pub : lire ceci, et surtout les commentaires. http://www.culture-generale.fr/divers/3212-pourquoi-les-chirurgiens-ont-des-blouses-vertes-ou-bleues
Et aussi ceci, et encore une fois, lisez surtout les commentaires : http://www.culture-generale.fr/sciences/4353-pourquoi-un-coucher-de-soleil-est-rouge-ou-pourquoi-le-ciel-est-bleu-cest-la-meme-chose
Voilà, c’était mon quart d’heure égoïste.
@Ethaniel : en effet, je vois tes deux commentaires identiques considérés comme spam. Malheureusement je n’ai pas le pouvoir de les despammer, comme il ne s’agit pas de mon article. Mycroft. ? ^^
J’ai vérifié et cela vient de ton adresse mail qui contient un mot que le filtre n’aime pas ^^.
Ah, mon « petit» commentaire apparaît enfin, merci beaucoup =) !
Et ça aurait été dommage de le manquer.
Complément extrêmement intéressant Ethaniel
Ce qui est génial avec les couleurs c’est que comme c’est une interprétation du cerveau deux personnes peuvent « voir » deux « couleurs » différentes mais la nommer de la même façon. (Je sais pas si ce que j’essaye de dire est très clair, et je sais pas non plus si c’est très juste mais j’aime bien cette idée ^^)
Dans le règne animal il existe beaucoup d’organe de vision différents et donc des spectres de visions très différents les uns des autres. Par exemple certains serpents perçoivent les infrarouges. Beaucoup d’animaux ne perçoivent le monde qu’en nuance de gris…
M’enfin les gouts et les couleurs…
Je rajoute le lien qui parle de la « vision thermique des serpents »
http://sciencesetavenir.nouvelobs.com/fondamental/20100315.OBS9867/les-secrets-de-la-vision-thermique-des-serpents.html
« Ce qui est génial avec les couleurs c’est que comme c’est une interprétation du cerveau deux personnes peuvent « voir » deux « couleurs » différentes mais la nommer de la même façon. (Je sais pas si ce que j’essaye de dire est très clair, et je sais pas non plus si c’est très juste mais j’aime bien cette idée ^^) »
Oui, c’est l’argument du « spectre inversé », cf. http://en.wikipedia.org/wiki/Inverted_spectrum (en anglais) ; argument auquel je ne souscris absolument pas, suivant en cela Douglas Hofstadter.
Même si physiquement une couleur n’existe pas, sa perception est toujours engendrée par soit une lumière d’une certaine longueur d’onde, soit par un mélange de lumière.
Ainsi le pourpre que l’on considère comme une couleur exclue du spectre, en fait peu-être partie finalement. Rappelons que les couleurs spectrales nous sont visibles dans une saturation très élevée, alors que le pourpre avec son statut de mélange (synthèse soustractive) ou de couleur superposée (synthèse additive) n’atteint jamais la saturation d’une couleur spectrale.
On peut imaginer l’infrarouge et l’ultraviolet (et celles qui suivent) comme des couleurs imaginaires tirant vers la gamme du pourpre mais dans des saturations bien supérieures, et donc inaccessibles à notre vision.
Finalement, ces couleurs inaccessibles, qu’on les nomme pourpres dans le monde réelle, octarine dans l’ésotérisme ou Alychne en mathématiques… ne sont là que pour exprimer les limites de notre perception.
Erwin Schrödinger en 1920 a su intégrer ces couleurs de l’invisible dans une formulation mathématique qui a servi de base au système de couleur XYZ. Il définit une frontière du visible qu’il désigne par une droite Alychne. Les couleurs dérivées de l’Alychne en limite du visible définissent la droite des pourpres.